L’ART DÉCORATIF REPRODUCTIONS DIVERSES Les poteries rustiques de Hemberg, près de Thun (canton de Berne), étaient déco-rées de temps immémorial non par le potier, mais par la maîtresse du logis ou elles entraient et ses filles. Cette décoration consistait en bouquets d’edelweiss — la fleur blanche des neiges alpestres, — de muguets, de pensées, de myosotis et d’ceillets. Quand les touristes eurent découvert ces jolis objets et qu’à leur suite, les amateurs se présentèrent nombreux pour les acheter -aux paysannes, un industriel vint monter une fa-brique à Hemberg. Puis ce fut le tour d’un docte professeur, qui ne trouva rien de mieux que de corriger les dessins naïfs de ces bonnes gens selon les règles de sa science académique. De sorte qu’aujourd’hui, ce n’est plus du tout celà. Nous reproduisons aussi des poteries de Kondern (Forêt-Noire badoise), parentes de celles de Hemberg. On y retrouve l’edelweiss, bien que cette fleur ne croisse pas dans la Forêt-Noire. Une pièce est décorée d’une tulipe ceinte de myosotis et de muguets: c’est le motif habituel du décor des poteries moraves et slovaques. L’art rustique de Kondern a donc été influencé par la vue d’objets étrangers apportés dans le pays, à moins qu’il ne soit le produit de l’immigration de familles suisses et slaves. Les tapis de M. Jorrand, d’Aubusson, portent la marque d’un art moderne. Nous en repro-duisons deux. R. Dans les, productions de l’Atelier des artistes réunis, de Munich, l’art allemand se dégage peu à peu de l’influence anglaise, et ses ten-dances commencent à se dessiner. Nous con-tinuons de les suivre par nos reproductions d’oeuvres de M. M. Riemerschmid, Bertsch, Endell, Paul, Kuschel et Habich. n. L’«Art Nouveau» étend successivement ses créations à toutes les branches de l’art appliqué. Les bijoux que M. S. Bing nous autorise à reproduire (planche en couleurs hors texte) sont d’heureux specimens du savoir-faire de M. Colonna l’un des artistes de l’ Art Nouveau». R. Nous réunissons en une page quelques tra-vaux d’élèves de î’Ecole Guérin, dont le ri. 2 de l’.Art Décoratif» a analysé l’exposition. Inutile de faire ressortir les promesses que don-nent les auteurs de plusieurs de ces travaux. L’un d’eux, M. Berthon, ancien élève de l’école, est déjà bien cousu par ses affiches et, tout nouvellement, par ses panneaux décoratifs. R. E. MULLER À ‘ERS 164 FRISE CÉRAMIQUE