L’ART DÉCORATIF l’unité el la conlinta’é virantes. Un coulant de cein-ture o chèvrefeuille’, rappelant le charme d’une boucle aujourd’hui gracieusement portée, montre l’élément floral épousant la courbe décorative sans perdre son accent de nature. Remercions MM. Boès et Saunier de nous avoir remis sous les yeux ces exemples. La fantaisie est stérile. La logique porte en elle une force merveilleuse et féconde. A. T. M LACHENAL a t un public s, comme on dit ; et ses expositions sont très suivies par les gens du monde. Elles plaisent habi-tuellement par leur variété abondante et par la grande habileté technique dont elles témoignent. Celle qui s’est tenue en novembre était parti. entièrement importante — la salle Georges Petit regorgeait d’oeuvres de toutes sortes — et elle a été justement admirée. Parmi cette collection presque innombrable de vases, de plats déco-ratifs et de bibelots de toutes sortes, quelques trouvailles bien curieuses de couleur et de forme, et de belles interprétations en grès d’oeuvres de Rodin, Fis-Masseau, M.° de Frumerie, etc… Malheureusement, enveloppant ce bel ensemble artistique, pas mal de créations déjà vues et trop répandues chez les marchands. A première vue, l’exposition y perd en intérêt artistique ce qu’elle y gagne en importance commerciale ; c’est une impression dont le visiteûr se défend mal, et à laquelle M. Lachenal devrait tacher d’obvier, lorsqu’il nous donnera, en décembre, son expo-sition de enétallo,éramiques. E. S. LE connu D’APT APPLIQUÉ AUX saluions pro-fessé par M. Lucien Magne au Conservatoire des Arts et Métiers s’est rouvert le 6 no-vembre, et continuera régulièrement tous les mercredis et samedis soir à neuf heures. Le pro-gramme de cette année porte particulièrement sur l’application de l’art au travail des métaux: du fer, du plomb, de l’étain, du cuivre et du bronze, de l’argent et de l’or. Parmi les compositions décoratives données comme exemples à ces cours, un grand nombre sont prises dans l’oeuvre même de M. Magne. Ces compositions, dessinées au tableau, par M. Marcel Magne (fils du savant architecte-professeur) ont été réunies au mois d’octobre dernier en une expo. sition au Musée du Cinquantenaire à Bruxelles. D’autres et nombreux fragments de ?œuvre consi-dérable de M. Lucien Magne y étaient joints cartons de mosaïques, photographies de l’église de Bougival, du pavillon royal de Grèce à ?Expo-sition universelle, du yacht Hélène, étude sur l’art grec, etc., ainsi que des morceaux d’exécution, et les cartons de vitraux de M. Marcel Magne. Un excellent catalogue explicatif, très bien illustré, avait été édité à cette occasion et constituait déjà à lui seul un document attachant. Cette exposition, dans laquelle l’attrait de la partie décorative balançait la sévérité habituelle aux expositions d’architecture a vivement inté-ressé le public des artistes et des amateurs bruxellois. NE SOIRÉE EN L’HONNEUR de M. Santos-jDumont a fourni l’occasion à une société d’élite, le q novembre, de se réunir dans une salle de concert, la salle Humbert de Romans, édifiée sur les plans de M. Hector Guimard,62-64, rue Saint-Didier, et de voir ainsi la première une oeuvre étonnante de nouveauté et du plus haut intérêt. Cette salle, destinée aux grandes auditions de musique sacrée et classique et mesurant race mètres carrés, peut recevoir plus de usa musiciens et de sana auditeurs. Un grand orgue est le point vers lequel converge l’attention. Mais à la des-tination musicale s’ajoutent celles que comporte un patronage : ventes de charité, expositions, conférences, dont la fondatrice de l’oeuvre à laquelle la salle appartient est présidente De là, un programme extrêmement complexe et des dis-positions particulières telles que sol à peine in. cuire, fauteuils démontables, etc. Il faut dire d’abord qu’au point de vue matériel de l’exécution de ce programme, l’ceuvre est d’un rare bonheur. Comme commodité, facilité des accès, dégagement immédiat, vue, acoustique, en un mot tout ce qui fait une bonne salle, on n’a rien fait de mieux, ni de plus habile. Le seul fait que beaucoup de parties de la construction sont en bois (pour obtenir la meilleure sonorité) et que néanmoins les autorisations préfectorales ont été accordées donne la mesure de l’ingéniosité dé-pensée par M. Guimard en ce qui concerne les points de vue techniques de son oeuvre, notam-ment l’acoustique. Il faut en dire autant des modes de construction, aussi hardis que neufs. Quant à l’effet architectural, il est extrêmement inattendu. Cela ne surprendra pas venant de M. Guimard ; mais comme les œuvres les plus connues de l’auteur sont à charpentes de fer, tandis qu’ici la charpente est en bois, on se trouve en présence d’un aspect tout nouveau de ses théories. Celles-ci sont si discutées, les avis à leur égard sont irréductibles à tel point qu’il ne servirait à rien d’en exprimer un ici; ce qui est certain, c’est que l’oeuvre est saisissante dans toute la force du terme. La salle est malheureusement inachevée les décorations sont absentes, et certains obstacles font prévoir qu’elles ne seront pas exécutées de sitôt. Mais même en cet état, personne de ceux tué