L’ART DECORATIF FALGUIÉRES PENDANT (LA VAGUE) que l’industrie des étoffes d’ameublement, la fabrication des cotonnades et des indiennes, la soierie, la tapisserie, ont à leur disposition des concours artistiques très nombreux et dont la valeur est une garantie d’avenir. Les fabricants n’ont qu’un signe à faire, qu’une résolution à prendre pour accomplir des progrès rapides et considérables du côté de l’art. Et il appartient aux gens de goût de provoquer ce mouvement, de hâter tout au moins sa réalisation, en se montrant de plus en plus rigoureux dans le choix de tout ce qui doit concourir à l’embellis. sement et à la décoration de la maison et du mobilier. ÉMILE SEDEYN. UN PEU DE TOUT. Il y a beaucoup de bijoux au Musée Galliera. Ceux de M. Falguières sont parmi les plus jolis. Ils procèdent de Lalique — autant qu’il soit pos-sible de procéder d’un maitre si insaisissable que celui-là. Mais M. Falguières a l’ambition d’unir aux procédés purement esthéticiens de Lalique les ressources éblouissantes de la joaille• rie. Les feux des brillants se combinent dans ses bijoux à la palette d’émaux mats, de pierreries assombries et d’ors décolorés, par lequel le joyau perd en éclat ce qu’il gagne en art. Voyez ce pendant, la Vague. La tête en camée, les algues d’or très pâle qui sont la chevelure, les fleurs de mer en or de ton plus soutenu par-dessous, c’est presque du Lalique. La volute de la vague, son écroulement en lar-mes ruisselantes, dessinés en brillants, c’est rapport de Falguières. Le sujet est fort bien traité et se prête à merveille au procédé. Celui-ci s’offre sous une autre forme dans un joli bijou que nous illustrons aussi, un bijou bien sage. Aimez-vous le bijou sage? Il se remarque moins à la vitrine, mais fait mieux sur la femme ; puis .. comment dire? il montre celle qui le porte moins névrosée que l’autre, que le bijou littéraire. Avec lui, la femme se fait belle sans phrases. C’est bon signe. Mais il en faut pour tous les goûts. Je vou-lais dire que pour compléter l’illustration, il faut se figurer ce pendant en émail gris mat, sur lequel rampent les délicates laines de feuilles en or excessivement pâle; les petits bouquets de baies en brillants scintillent par-dessus. Il parait que c’est du Nord que nous vient à 122 FALGUIERES PENDANT