IDÉCEMBRE 1901 tète elle aussi est encapuchonnée ; voici la Sortie de bal où tout, manteau ou visage, est d’une douceur moelleuse .et d’un effet blond; voici enfin cette Pomone autour de laquelle le vent enroule les étoffes bouffantes et la jupe gonflée, ce qui donne un envolement qui fait oublier la matière réelle de l’argile pour pro-curer l’illusion d’une chose légère et remuante. Pourtant, cette recherche même n’est pas sans aboutir à quelque monotonie. Tout est d’une couleur délicate, mais d’une façon trop égale ; l’artiste ne se préoccupe pas assez de faire sentir les différences de la matière : les nus comme les vêtements sont traités trop de la même façon, et cette facture, qui donne tant de soyeux aux étoffes, rend les chairs un peu molles. Or, si cela convient parfaitement pour tel buste délicieux d’enfant qui fait songer aux Carrière, par contre il semble que la fermeté de la structure de l’adulte ne soit pas toujours suffisamment indi-quée. Peut-être aussi cette blondeur est-elle obtenue par trop de petits creux papillotants qui rompent la pu-reté des grandes lignes et ne sont pas assez subordonnées aux grands plans, ce qui empêche le sculpteur d’atteindre à une simplification dési-rable dans l’ordonnance d’ensemble de ses lumières. Peut-être, enfin, ce souci constant de la couleur de même que ce souci du mouvement vont-ils jusqu’à prédominer sur la vérité du modelé et la solidité de la construction, qui sont les qualités de probité de la sculpture. On regrette de voir l’at-tàche d’un bras défectueuse, l’indica-tion d’une main insuffisante, le volume même de cette main quelquefois dé-mesuré dans cet art d’élégance. Mais en réalité ce sont là des critiques vétil-leuses; ce sont là des choses qu’on peut toujours acquérir et qui ne sont rien, si l’on ne possède pas comme Louis Dejean précisément ce qui ne s’acquiert pas, une sensibilité, un tempérament et une vision d’artiste. Quel chemin parcouru du reste par lui pour qui veut voir, depuis cette Femme rêvant du Salon de 1899 trop chiffonnée, avec le buste trop sommaire, où pourtant s’épa-nouissait déjà un tempérament imprévu, jusqu’à cette récente Femme à sa toi. lette d’une ligne et d’une couleur si pures, avec la rondeur pleine du cou, le dessin vivant de la nuque, la jeunesse des seins et la grâce vraie des bras levés et tordant la masse des cheveux… Comme les tanagréens, Louis Dejean a désiré faire des terres cuites de ses statuettes. Il a pris pour collaborateur un des plus intéres. sants parmi les céramistes d’aujourd’hui, André Methey. Il fallait se garder d’empâter le modelé avec les émaux, éviter les coulées opaques, chercher la douceur des coloris, qualités assez opposées en somme à la technique du grès. Néanmoins André Methey y a parfaitement réussi. Il doit à la minceur des couvertes in-rouis tiffjus.s 1’3 SORTIE DE HAL FIND ART DOC