L’ART DÉCORATIF compris pour eux.mémes. Et il y aurait une étude touchante à faire sur les oeuvres intimes qu’ils exécutent à l’occasion de leurs joies familiales. CHARLES SAUNIER. CROQUIS D’INTÉRIEUR E ne sais si l’on a fait cette remarque, que J l’évolution qui tend à changer les habitudes reçues en matière de composition de l’intérieur vénération du pouvoir souverain — et le senti-ment qu’aujourd’hui le pouvoir, c’est nous tous, il y a trop d’antagonisme. Le moment devait arriver tôt ou tard où les hommes d’aujourd’hui se lasseraient d’ètre chez le Roy et voudraient ètre chez eux. Telle est, je crois, l’origine de la transfor-mation qui commence à s’opérer dans l’intérieur des classes moyennes. La réaction artistique contre les styles anciens n’en est elle-même qu’une conséquence. CH. PLUME, ET TONY SELNIERSHEINI des classes moyennes n’est qu’une forme des progrès incessants de l’esprit démocratique. L’intérieur bourgeois a toujours été et est resté, à de rares exceptions près, le reflet de l’intérieur des grands. Le salon du négociant parti du rang de petit employé et devenu mil-lionnaire est un petit Versailles, et le cabinet de travail du gros industriel, fils d’ancien contre-maître, tire ses origines de Fontainebleau. Entre cette persistance surannée de l’esprit d’imita-tion des grands — qui prit sa source clans la GRAND CABINET DE TOILETTE L’idée qui doit guider cette évolution dé-coule de cette origine. Le caractère de pompe et d’apparat, qui dominait jusqu’ici, doit être remplacé par celui d’intimité, de bien-être et de naturel dans l’élégance, même dans la richesse. Il faut renoncer à l’art des palais en réduction et le remplacer par celui qui consiste à tirer parti du caractère de chaque chose, à déter »- miner les valeurs et à coordonner les élé-ments dont l’ensemble se compose : art plus difficile que celui d’autrefois, où l’on se conten-10+