L’ART DECORATIF E. BELVILLE Une grande fabrique anglaise d’impressions (MM. Turnbull et Stockdale) avait à l’Exposition Universelle une série de cretonnes et de velours d’après des dessins de M. J. Lewis Day, un des artistes les plus réputés de l’Angleterre dans la décoration des surfaces. Nous en reproduisons quatre de différents caractères. L’un est un petit dessin peu apparent, formant un fonds excel-lent pour les meubles et les objets qui doivent ressortir sur le mur. A cette revue, on a des préférences pour cette manière d’entendre le revêtement du mur. D’abord il est le plus lo gigue; ensuite, en le choisissant, on est toujours sûr de ne pas se tromper, de ne pas risquer de couvrir ses murs d’un dessin fort beau sur le papier ou sur l’échantillon et qui devient un cauchemar au bout de huit jours quand on le voit répété sur cinquante mètres carrés. Avec un brin de paradoxe, on pourrait dire que plus les dessins de papiers et d’étoffes de tenture sont beaux, plus ils sont mauvais. Je me rappelle certaine étoffe de soie broi chée, fort chère, dont un artiste pas le premier venu, un artiste cé-lèbre — avait fait le dessin. Il s’agis-sait de tendre la chambre à coucher d’une grande dame — connue aussi par son goût pour les arts. L’artiste avait fait son oeuvre amoureusement, il y avait mis le meilleur de lui, sa plus belle couleur, ses enlacements de feuillage les plus coquets. Je vis l’aquarelle à l’atelier, c’était admirable si admirable que, deux mois après que la chambre fut garnie, on dut changer l’étoffe. Ceci n’est pas un conte. Vu de prés, ce petit motif de M. Lewis Day est excessivement fouillé. Il en est de même pour deux autres des dessins reproduits; c’est fait avec une très grande habileté pour éviter de tirer L’un des deux laisse percer des traces d’influence de l’art indien, de l’art des cachemires adorés de nos grand’mères, oubliés aujourd’hui, Dieu merci. Ces dessins sont un peu secs. La manière française est plus riante. Le contraste entre les deux est établi ici par deux 71f 1,1 ‘,II I