L’ART DÉCORATIF des pastels. Là, voluptueusement, les tons se rompent et se fondent, dans une attrayante dé-gradation d’incarnats, de vermillons et de roses rouges, que rehausse un jaune sonore, qu’atten-drit un vert laiteux. Et, dans cette symphonie, le chant du dessin reste ferme. N’est-ce pas de bon augure, en dépit de quelques sécheresses? Sans revenir à l’austère Prière en ce décor trop paies, déjà la Danse offre «un corps bien espagnole », dirait Mon-taigne… RAYMOND BOUYFR. UN PEU DE TOUT t. est sorti depuis deux ans de l’École des J. Arts Décoratifs « un petit gros » de jeunes artistes — l’expression est de feu Meilhac — de jeunes artistes qui promettent beaucoup. D’abord M. Dufréne, qui a fini de promettre pour tenir; puis M. de Waroquier, M. Décorchemont, M. Fourment, et d’autres que j’oublie. Ces jeunes gens ont en commun le goût, la distinction, et aussi une certaine parenté de procédés, probablement un reste de l’influence de leur excellent maitre, M. Genuys. On com-mence toujours par ètre le disciple de quel-qu’un. A Rouen, à l’exposition des arts appliqués aux tissus, M. de Waroquier avait plusieurs jolis dessins d’impressions et de tapisseries. Je crois qu’on doit les reproduire ici dans un ar-ticle sur cette exposition. En attendant, on trou-vera dans ce numéro un gracieux dessin de papier peint. L’idée du motif rappelle peut-être un peu certaines compositions de M Aubert et de M. Fleuri Gillet; en tous cas, l’auteur a su se la rendre personnelle par la largeur avec la-quelle il l’a traitée. DE WAROQUIER PAPIER PEINT 76 Le Salon de cette année nous a montré les travaux d’un relieur qui ne s’était encore fait connaître que peu jusqu’ici, M. Cuzin. Nous re-produisons quelques-uns de ceux que sa vitrine renfermait. Bien qu’on puisse consta-ter un certain progrès chez nos relieurs sous le rapport de la composition (car pour la beauté du travail ils n’ont à redouter aucune comparai-son), et malgré la supériorité réelle de quelques-uns, M. Ma-rius Michel par exemple, il faut avouer que nous sommes encore assez loin de la re-cherche que les Anglais et les Allemands apportent au-jourd’hui dans cet art. Nos compositions sont trop peu étudiées, on s’y contente trop facilement de ces dessins faciles qui se trouvent sous tous les crayons et qu’on fait servir un peu à n’importe quoi. Il s’agirait maintenant de trouver des choses plus caractéristiques.