NOVEMBRE 1901 régner, avec les jeunes femmes préraphaélites qui tenaient un lys, avec le modern style prèché par William Morris et répandu par Maple, avec tous les snobs qui prétendaient e briteemiser l’univers». Mais le Midi s’impatiente et l’Es. pagne, ressaisit la mode; les Cosas de Espana nous préoccupent. Des artistes, peintres ou sculpteurs, nous arrivent, joyeux, des grands centres : Valence, Madrid, Cordoue, Séville et Grenade. Un de nos a Prix de Rome », cette année même, accentue de ce côté l’émancipation des lauréats de la Villa Médicis, que vient d’ana-lyser M. Roger Marx c’est Laparra copiant les immortels Buveurs de Velasquez. Un grand artiste local a servi de pivot à ce grand mouve-ment impromptu: ce fut Daniel Urrabieta Vierge, peintre, dessinateur, illustrateur, rénovateur de la gravure sur bois et libre émule de Fortuny, le représentant cavalier de cette Espagne picaresque et haute en couleurs qui fascinait déjà notre Henri Regnault. L’aventureux Don Pablo de Ségovie a su pourfendre autre chose que des moulins à vent… Mais attention! Ce n’est plus la romantique Espagne des Calderon, des Cervantès et des Gongora qui nous éblouit, comme jadis, au beau temps où L’emphase frissonnait dans sa fraise espagnole… Ce n’est plus la Castille mélodramatique que les poètes chantaient Tra los montes, ni les châteaux en Espagne qui leur suggé-raient ces incartades : Avez-vous vu, dans Barce-lone, Une Andalouse au sein bruni? Pâle comme un beau soir d’automne! C’est ma maîtresse, ma lionne! La marquera d’Amaêgui… Non! De nos jours, ce Midi renaissant re-présente les droits de la nature. En peinture RAMON PICHOT (ExpcLé chai Hesstle; comme en musique, ce vérisme accuse une nou-velle a crise de vérité » dans un âge qui connut surtout « l’anxiété du Vrai ». Les Goncourt; aussi bien que le vieux Montaigne, applaudi. raient à cet instinct qui veut « naturaliser l’art en face de ceux qui voulaient trop subtilement artialiser la nature ». Et même sortis des ate-liers du symbole et du rêve, les réalistes vont droit à l’Espagne : tel notre Milcendeau, qui n’a délaissé sa Vendée natale que pour arpenter les sierras plus tristes; et l’un de ses condisciples, que la mort a ravi trop tôt ‘, n’avait-il pas brossé son portrait non loin de la fière silhouette du peintre basque Yturrino? Coïncidence expres-sive! Le Belge Evenepoel, élève de Gustave Moreau, mort en «quo. 7, PROCESSION EN CATALOGNE