NOVEMBRE1901 agonie. Et j’ai songé au « bouquet rose et bleu, alangui jusqu’au mauve s dont le poète des s Vies encloses » a noté la morte lente, aux flox, aux chrysanthèmes que le peintre Henri Dumont nous fait voir se fanant dans une atmosphère obscure, fluide et pensive comme celle des ta-bleaux de Carrière. Sans doute, M. Vallgren sait aussi célébrer la joie On connaît de lui des statuettes brillantes d’une jeunesse instinctive et rieuse. Ses fillettes appuyées à des tiges d’arum, ses « Curieuses », ses « Coquettes », sa « Fierté » arborant l’orgueil de seins aigus et d’un front pur comme l’aurore, sa «Fleur de sommeil », ses o Roses d’amour » et sa if Danse des roses » proclament le bonheur de vivre. Mais la tristesse vraiment est l’essence de son art. Il lui doit ses meilleures inspirations, depuis la poignante o Misère » du Luxembourg jusqu’à la «Tête de Christ» de l’Exposition Uni-verselle de 1889, que M. Gabriel Hanotaux, sous le pseudonyme de Chardin, saluait alors avec enthousiasme « Tout d’abord une tête de Christ en relief, un petit morceau grand cumule les deux mains, mais si puissant, si doux, si expressif que ç’a été le coup de foudre. Je suis resté là longtemps à essayer de pénétrer le secret de cette vision extraordinaire, de ce sou-rire à fleur de dents, de cette expression mys-tique, perçant à travers des yeux mi-clos, de cette divine émotion riant douloureusement sur une extatique figure d’aubergiste finlandais. s M. Vallgren nous apparaît la plupart du temps comme un artiste éminemment impulsif et subjectif, qui donne l’être aux figures de ses songes, qui se met lui-même encore dans ses traductions de la légende ou de la religion. Il est objectif néanmoins à ses heures, pénètre les àmes étrangères, les fixe en de curieux por-traits. Je citerai ceux de son compatriote le peintre Edelfeldt, de AntoinetteVallgren, de Segond.Weber et de Mm= Georges Hugo. Je citerai les bustes et les figurines rapportés de Bretagne, o Yvette » , le « Petit Breton», la « Femme de Pont-l’Abbé », oeuvres finement psycholo-giques, où toute une race, avec ses coutumes, son allure, son coeur rude et candide, se trouve exprimée. Puis je signalerai de grandes choses qui étonneront un peu chez un maître du bibelot, les statues de Torkel Knutson et de Cygnaeus Jyvaskyla, dressées aujourd’hui, malgré l’opposition du monde officiel d’Hel. singfors, dans l’air bru-meux, dans la froide lumière de la Finlande, enfin ce projet de mo-nument au tzar Ale-xandre II, d’un si bel accent décoratif. ■, Décoratif s. J’ai FILLES-FLEURS