L’ART DÉCORATIF fois la quantité de bois nécessaire, et de faire tout à l’encontre, comme à plaisir, de ce que le travail du bois comporte: le tout avec la singulière prétention d’être «constructif, avant tout. A côté de ces folies, les meubles de M. Riemerschmid, également de Munich, sont presque des chefs-d’oeuvre. Ceux-ci, du moins, ne sont pas faits uniquement pour «épater le bourgeois,. Ce sont d’honnêtes meubles, des meubles tout bêtes -à la mode du pays pour lequel ils sont faits, avec, pour toute note ar-son caractère s’engendre, et de mille détails métriques abandonnés jusqu’ici à l’ignorance de l’ébéniste vulgaire, et de l’ensemble desquels naît le relief, la vigueur, souvent même l’ex-pression — ou le contraire. Celà ne paraît pas très-révolutionnaire, mais les révolutions pour tomber dans le pire, ce n’est pas la peine. 1. Dans les dessins de reliures de M. Berlepsch-Valendas et de M. Kersten, nous voyons des tentatives honorables, quelquefois heureuses, vers des formules dé-coratives personnelles; de même dans les cadres à photographies de M. Schtnuz-Baudiss. On voit ressortir dans ces tentatives la ten-dance dominante en Allemagne — contrairement à l’Angleterre et surtout à la France — d’aban-donner dans le décor non-seule-ment toute reproduction de la nature, mais les stylisations directes. H. VAN DE VELDE tistique, du bon sens et du goût. En attendant qu’on aie trouvé de nouvelles lois de l’équi-libre, des méthodes encore inconnues pour le travail de la matière fibreuse qu’est le bois, et des procédés inédits pour s’asseoir et serrer le linge dans les armoires, nous continuerons de trouver que M. Riernerschmid en Allemagne, M. Plumet en France et M. A. Heal en Angle-terre font preuve de sagesse en s’en tenant à des formes qui ne s’écartent pas essentiellement des principes traditionnels, et en cherchant le principal élément de la beauté dans l’étude attentive des proportions générales du meuble, des profils et autres particularités par lesquelles 92 Le papier de garde est, comme on sait, la feuille que les re-lieurs intercalent entre la cou-verture et la page-titre des livres; elle est collée d’une part à l’in-térieur de la couverture, d’autre part au recto de la page de garde. Elle forme la transition entre la couverture et le corps du livre. Le bibliophile n’admet pas le livre sans feuille de garde. Les grandes passions ont leurs petites manies. Comme les papiers marbrés généralement employés par les relieurs n’ont rien de très-ré-jouissant, beaucoup d’artistes ont vu là, non sans raison, une lacune à combler. Ils en ont dessiné de très-jolis. Les amateurs trouveront la collection la plus importante de reproductions qu’on en aie donnés dans le Dekorative Knout de décembre 1897. Quant aux papiers de garde de M. Gabelsberger, dont on trouvera trois échantillons comme planches en couleurs dans ce numéro, ils sont plutôt l’application d’un procédé que des oeuvres d’art. On pourrait en tirer bon parti en les combinant avec l’ex iibris, ainsi que l’auteur paraît l’avoir prévu. o. n.