L’ART DÉCORATIF bonnement un petit grain de culture de plus tous les jours chez tout le monde — et que ce West pas dans les congres que ce grain-la:se sème. J. LES SALONS DE PEINTURE EN r9oo L’architecte de la Société des Artistes Français, M. Loviot, vient de terminer les plans du Salon de 1900, qui doit ètre construit sur les terrains des anciens abattoirs de Grenelle, avenue de Breteuil. Le Salon couvrira une superficie de 33.00o mètres et s’élèvera autour d’un jardin réservé â la sculp-ture ; il comprendra soixante-six salles de peinture, disposées en double rangée concentrique. L’accès de la place de Breteuil an jardin de sculpture se fera par un vaste portique en hémicycle. Trois avenues conduiront du jardin aux salles de la peinture. La Société paiera si la Ville une redevance fixe de 30.000 francs, et une redevance de 3o o/o des sous-locations qu’elle pourra consentir sur le terrain que la Ville lui concède. Au sujet de la possibilité d’une entente entre la Société des Artistes Français et la Société Nationale des Artistes, pour la réunion de leurs Salons, ainsi qu’elle avait lieu depuis deux ans à la Galerie des Machines, rien n’est connu jusqu’à présent. Un nouveau groupe artistique vient de se cons-tituer avec l’intention d’organiser son Salon en dehors de ceux des deux Sociétés précédentes. Il s’appelle la c Société nouvelle de peintres et de sculpteurs x et réunit les noms de MM. 4.-W. Alexander, Aman-Jean, Albert Baertsoen, hlranck Brangwyn, Ernile Claus’ Charles Cottet, André Hanchez, Henri Uuheur, Georges Griveau, Walter Gay, Gaston La Touche, Le Sidaner, Henri Martin, René Me:lard, René Prinet, Lucien Simon, Fritz Thaulow, du côté des peintres ; Alexandre Charpentier, Camille Lefèvre, Constantin Meunier, du côte des sculpteurs. Le président est M. Gabriel Mourey. EXPOSITIONS BLOIS. — La Société des Amis des Arts de Loir-et-Cher ouvrira au château de Blois du z6 août au ro septembre, une exposition des Beaux-Arts, une exposition des Arts décoratifs industriels et une exposition de photographies. Les oeuvres devront êtres rendues â Blois le 18 août au plus tard, â l’adresse de M. le Président de la Société des Amis des Arts de I,oir-et-Cher, au château de Blois. Pour les renseignements, écrire â M. Grenouillot, secrétaire, au château de Blois. BAYEUX. — Exposition d’art normand, rétros-pectif et moderne, du ro août auro septembre, organisée par la Société des Arts’de Bayeux. ROUBAIX. — Exposition du 16 septembre au 30 octobre. S’adresser à M. A. Prouvoust-Benoit, secrétaire, rue de l’Espérance, Roubaix. VALENCIENNES. — Exposition de la Société Valenciennoise des Arts, du 24 septembre au 1$ octobre. BADEN-BADEN. — Exposition internationale d’avril à novembre. 22′ L’EXPOSITION DE 19oo LE GRAND PALAIS Sur la façade du grand Palais des Champs-Elysées, sous la colonnade, on installe une grande frise en mosaïque de M. Edmond Fournier,intitulée Les grandes figures de l’Art. Elle est destinée à faire le pendant de la frise en grès cérame de M. Joseph Blanc, l’Histoire de l’Art, placée du côté avenue d’Antin. On dit — niais que ne dit-on pas ? — que cette abondance de frises et de colonnades ne sera pas très heureuse. Un architecte audacieux, doublé d’un conférencier spirituel, M. Hector Guimard, a caractérisé l’effet auquel il fauts’attendre en demandant qu’on organise une fête romaine, où tous les visiteurs de l’exposition devraient porter toge et costume de l’époque pour se mettre à l’unisson du style rétrograde imposé par l’adminis-tration. Les questions de modes sont si peu observées par les visiteurs d’une exposition universelle que nous ne craignons pas trop l’anachronisme. Aprés 1900, nos pontifes se décideront peut-être à brûler ce qu’ils ont adoré; ils parleront de la démolition du Trocadéro, des Palais :tornades et même de la tour Eiffel. En 1911, les mêmes erreurs seront commises, n’en doutez pas. En attendant, et pour calmer ceux que tant de folies rendraient enragés — il faut tout prévoir —, le service médical de l’Exposition a demandé de placer à l’entrée de l’avenue Alexandre HI, sur l’emplacement des restes du Palais de l’Industrie,… un monument à Pasteur ! Pasteur qui fut — avec Carnot — la providence des sculpteurs, y est représenté, couronné par une Renommée en bronze doré. Ce monument de huit mètres de hauteur, signé Falguière, devait primitivement être placé au carrefour Médicis. LE RÈGNE DU PLATRE Do second étage de la tour Eiffel, le coup d’œil domine presque toutes les nouvelles constructions de l’Exposition, — tous les palais! — et l’on peut se rendre compte de l’aspect général. En 1889, les architectes, enthousiasmés des multiples ressources du fer, l’avaient prodigué dans leurs constructionsagrémentées de céra-miques aux tons chatoyants Le bleu dominait et ce fut la couleur générale de l’Exposition. En 1900, nous passerons au blanc; les archi-tectes ont introduit partout les carreaux de plâtre que ron emploie avec succès dans les bâtisses parisiennes ils appliquent par la-dessus des motifs décoratifs (4) en pâtisserie et prétendent donner ainsi l’Illusion des plus riches palais ! L’avenir nous dira s’ils ont raison ; en tout cas l’on peut d’ores et déjà déclarer que le blanc sera la couleur favorite de 1900. Pourvu seulement qu’elle ne soit pas trop éblouissante et que le règne du plâtre et de la pâtisserie ne nous fasse pas regretter le règne du fer et de la céramique. Les moulures et ornements divers en plâtre me-sureront plusieurs kilomètres. Quelques-uns pro-mettent d’eue intéressants au point de vue histo-rique, notamment la décoration du Vieux-Paris et de Venise, confiée au sciilpteur Vincent Cochin. FIND ART DOC