• L’ART DÉCORATIF UN ALBUM DE CAPPIELLO Un jeune artiste italien, Cappiello, nouveau venu à Paris, a tout de suite été captivé par le monde des théâtres. Comme le papillon qui tourne affolé autour d’une bougie dont il ne voit que la flamme, comme Lautrec hypnotisé par la verrerie multicolore d’un bar anglais, comme Jossot subjugué par la passe-menterie des officiers et la coupe dos redingotes des poètes, Cappiello n’a vu dans les « jolies actrices » que l’Europe nousarrache a coups de billets de banque que des bijoux étincelants, des robes décolletées, des perruques filasses,… Dusou-rire de lectrice au parterre, Cappiello n’a retenu que des grimaces qui, instantanéisées par son crayon, restent très vivantes mais tris horribles. Car rien n’est plus laid que les épreuves succes-sives d’une bande de cinématographe. Les gestes y sont absurdes, les poses charentonneseines. Le sujet n’est beau que sur la photographie prise au repos. Les dessins de Cappiello ne sont ni des portraits ni des caricatures, ce sont des instantanés. Gare à qui tombe sous son crayon, son objectif est impi-toyable pour le torse de Sarah Bernhardt, pour les diamants d’Otéro et pour les singeries de Milli-Meyer. Dans l’album « Nos Actrices ,n, elles sont une vingtaine qui- ne sont représentées que par la quintessence de leurs tics. Cappiellone s’attache pas uniquement aux théâtreuses, il a instantanéisé aussi d’autres per-sonnages, notamment Séverin., —un par chef. d’œu-vre en son genre, —léchée amicalement par un âne boeuf et un chien, avec la légende « Séverine va mieux ». La rédactrice de La Fronde a déclare que ce dessin avait hâté la convalescence d’une cruelle maladie. Il a dessiné un Little Tich tris ressemblant ; aucun sujet ne pouvait mieux convenir à •son talent que ce petit homme grotesque dont tous les gestes sont des grimaces. Ce dessinateur nouveau s’essaye ntgréablement dans la composition fantaisiste, lorsqu’il veut bien abandonner le crayon de la satyre. G. B. BIBLIOGRAPHIE Voyage Idéal en Italie, par Jean Schopper.— Un bon itinéraire artistique, une analyse d’impressions d’une saveur personnelle, des commentaires inté-iessants sur mille questions touchant à l’art italien n c’est plus qu’il ne faut pour que chacun trouve quelque chose In retenir de ce livre. Notes sur les Salons de 1899, par Henri Frantz. — Des critiques et observations très justes sur les oeuvres ni retenir dur dernier Salon ont été réu-nies en une élégante plaquette de la Bibliothèque d’Art de La Critique. CONCOURS POUR LE ML.:TROPOLITAIN Les édicules destinés à couvrir l’entrée des sta-tions souterraines du Métropolitain sont mis au concours. On voudrait quelque chose qui fût à la fois pra-tique et artistique ; de la ce concours, pour le-quel on recevra les projets jusqu’au st, août pro-chain. Il y aura trois prix, de trois mille, deux mille et mille francs. S’adresser à l’Hôtel cleVille de Paris. L’EXPOSITION DE 1900 LE CONCOURS DU DIPLOME Le délai trop court et l’annonce insuffisante sont, selon nous, la cause de l’insuccès du concours du Diplôme des Récompenses pour r9oo. Cent vingt peintres et dessinateurs ont envoyé des esquisses d’une banalité navrante, toujours les mêmes femmes tenant des cornes d’abondance, les mêmes amours tirant des lions par la crinière, tou-jours les influes symboles .. Aucun n’a tenu compte des justes conseils de M aucun n’a osé rompre avec les habitudes. A peine dix artistes ont un peu innovér rois, le ft, en copiant trait pour trait trois personnages de Mucha, les autres en mettant l’inscription autre part que dans le milieu du cadre et disposant les ligures d’une façon an peu moins conventionnelle. Sur cent vingt projets présentés, cent quinze ont été éliminés. Ont été retenues les esquisses de MM. A. I3esnard et Vaudoyer 43, Poignard Camille a’ 99, Maillard 91, .Michel Lançon n» 12 et Rossez-Oranger n° 58. Regrettons l’abstention des décorateurs con d’nus et des élèves des écoles des Beaux-Arts et d’Art décoratif qui auraient probablement fait du nou-veau. Le concours du second degré sera exposé du 21 septembre au tir’ octobre. LE TIMBRE-POSTE DE muera Nous avons és le voeu qu’un timbre-poste spé-cial frit Créé pourmi l’Exposition de 19oo, dans notre prêmier. numéro de l’Art décoratif. La Direction des Postes a étudié la question et ra résolue ces jours derniers. C’est donc décidé. Nous a un timbre nou-veau, en trois types différents.urons On renoncera au concours, les derniers ayant donné de déplorables résultats. Nous croyons cependant que le peu d’intérêt de ces concours provient de ce qu’ils ne sont pas annoncés là on ils auraient chance de trouver des artistes spéciaux. Les graveurs ne sont pas encore officiellement désignés. On parle de MM. Roty, Chaplain et Dupais ou de MM. Bottée, Patey et Vernon. Nous avions proposé le timbre-poste de M.Grasset. Il reste encore à décider le format et le nombre des couleurs. Quoiqu’il en soit, M. Mougeot mérite la recon-naissance des artistes pour son initiative et les améliorations qu’il apporte dans son service.. , seuls les facteurs se plaindront d’être surchargés de besogne, tant il est vrai qu’on ne peut contenter tout le Inonde. M. Picard se décidera-t-il à commander des modèles d’affiches pour luoo? Nous le souhai-tons, pour rompre la monotonie des grands placards officiels blancs qui s’accumulent sur nos murs. LA PORTE DE L’ENFER Nous avons déjà parlé de la grande oeuvre de Rodin qui sera exposée MI pont de l’Alma, à côté de l’Exposition universelle. Elle sera installée dansun pavillons dont M. Marcel a dressé les plans, approuvés par la-ville. La municipalité voulant se montrer généreuse envers le grand artiste, demande seulement r5 fr. par mètre carré pour toute la durée de l’Exposition. C’est un minimum qui nous semble encore trop 183