334 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇ. 1′; ET DES INDUSTRIES DE LUXE Au Musée de Bruxelles. En octobre 1918, quand les oeuvres d’art de la Flandre française nous arri-vèrent sous la garde des leldgrau pour être hospita-lisées dans nos galeries, l’attention de plusieurs ar-chéologues fut immédiate-ment attirée par une Sainte Famille assez énigmatique et d’ailleurs de première qualité. Le tableau prove-nait, avec quelques autres, de la collection de la mar-quise d’Aoust. Quel qu’en pût Che l’auteur, l’oeuvre présentait pour les histo-riens de notre art un tel intérêt que le Musée de Bruxelles se décida à l’acqué-rir. Elle nous restera comme un souvenir de journées émouvantes où s’affirma la solidarité L anco-belge. C’est pourquoi il ne nous déplaît pas qu’un doute plane en-core sur la filiation de l’oeuvre et il serait permis d’imagi-ner que si l’on opta récem-ment pour l’attribution à Jean Bellegambe, peintre de Douai, ce fut un peu par courtoisie et pour la joie de voir figurer sur le cadre le nom d’un maitre français. Dans un décor architectural où la fan-taisie gracieuse de la Renaissance fait alterner médaillons et rinceaux, chapi-teaux d’acanthe et amorini, la Madone, . EBERT SERVAES. — MISE AU toMDEAU. Joseph et l’Enfant se reposent sous un portique. Le charme troublant des oeu-vres de transition se dégage de l’en-semble : l’esprit, un peu médiéval encore, parle avec assurance le langage nouveau mais l’accent dénonce les origines et si la forme vise au classicisme italien, l’ordonnance reste celle (le la tradition gothique septentrionale. Après avoir éprouvé la séduction de cette peinture élégante, on en vient à se poser le problème de sa pro-venance. Il y a une ving-taine d’années, personne sans doute n’eût hésité à l’attribuer à Jean Gossart, mais aujourd’hui le peintre de Maubeuge voit son cata-logue singulièrement réduit, par suite du transfert à l’actif de Bernard d’Orley. Ambrosius Benson et tutti quanti, de productions d’ail-leurs assez disparates. Le type de la Vierge, dans le tableau qui nous occupe, Présente d’évidentes analo• gies avec celui des figures féminines de Gossart ; d’au-tre part rceuvre semble se rattacher à une série de Vierges à la »Maine com-munément données au même peintre, et les archi-tectures du fond évoquent au premier coup d’oeil le tryptique Malvagna, joyau du Musée de Palerme. On s’accordait à reconnaître dans ledit triptyque un ouvrage de Gossart jusqu’au jour où M. Fierens-Gevaert mit en avant le nom de Corneille Van Coninxloo. La Sainte Famille de la collection d’Aoust a figuré à l’exposition alle-mande de Valenciennes, en 1918. Elle y était donnée au Brugeois Adrien