LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE anime cet autre Parnasse `qu’est le foyer. Devant ses hauts reliefs, on oublie la banalité des symboles à voir la jeunesse des corps, la nonchalance divine des poses, la vie exquise des visages. Dans la salle, l’élégance des motifs purement décoratifs, la majesté de l’écu de France, que soutiennent dans une gloire des renommées, retiendraient longtemps l’at-tention, sans la suite debas reliefs qui ornent les premières et les secondes loges. Les unes nous étalent tout cet Olympe qui chante aux pro-logues des opéras d’alors; les dieux y alternent avec les muses. Aux autres, d’une invention moins froide et d’une exécution plus soignée, des amours miment les opéras célè-bres. Le contraste est réjouissant de cette enfance potelée avec les scènes tragiques où elle s’ébat. Il y a dans l’expres-sion sérieuse des visages, dans ces attitudes convain-cues, une application vraiment comique. Ici Pluton et Proserpine regardent avec la sévérité qui sied aux divinités infernales, Orphée qui entraîne Eurydice. Là s’évanouit une Armide aux mille fossettes, tandis que le chevalier Danois arrache Renaud au péril trop charmant qu’il trouve à la voir. Castor et Pollux évoquent moins l’opéra de Rameau que le fameux groupe antique, dit de San Ildefonso: Les Géniaux font un sacrifice sous l’oeil bienveillant du père des Dieux. Pygmalion — celui de Rameau— joint ses petites mains pour demander à une Vénus invisible d’animer sa Galatée joufflue. La scène la plus amusante de bonhomie est sans doute le sacri-fice d’Iphigénie. Calchas, méchant petit, à demi caché sous son manteau d’augure, s’apprête, environné d’une foule cruelle à sacrifier la tremblante Iphigénie. Déjà son couteau est levé, quand Diane apparait au-dessus de l’autel, montrant dans son croissant une figure de pleine lune. D’autres scènes ont une portée plus géné-rale. « La Danse et les Plaisirs » au devant de la loge royale, sont de tous les opéras. Ces « Plaisirs » qu’on voit sur le théâtre, vêtus de satin, coiffés de plumes et 535 tenant des chaînes de fleurs, forment ici une simple ronde enfantine, tandis qu’un couple d’amours sym-bolise par un baiser bien innocent … les lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa des sons de sa musique. Gabriel ne s’est pas borné à ce souriant hom-mage aux maî-tres du théâtre. Il s’est fait aussi leur décorateur, et ce côté assez inattendu de son talent n’en est pas le moins digne d’int4t. Sans doute veut-il, en ces spec-tacles qu’on pré-pare avec autant de soin que la salle même, met-tre aussi la mar-que de son génie fécond. On trouve parmi ses dessins pour l’Opéra, diversesesquisses de décors qui n’avaient jamais encore été iden-ti fiées. Deux, joli-ment rehaussées d’aquarelles, se rapportent aux premier et deuxième acte de Persée. L’une est évidemment « la place publique magnifiquement ornée et disposée pour y célébrer des jeux à l’honneur de Junon », l’autre, « les Jardins du Palais de Céphée s. Elles sont d’une inspiration bien italienne. La place, avec son entassement d’architecture, son colossal Arc-de-Triomphe, ses colonnes rostrales, sa berninesque fon-taine, offre un mélange bien romain de baroque et d’an-. tique. C’est une villa de Frascati que Gabriel donne au roi Céphée ; elle en a•la grotte aux eaux jaillissantes, les statues dans les niches, les vases, les terrasses super-posées que domine une végétation luxuriante. Mais on oublie le décor en *ce joli dessin, qui semble une étude d’après nature. Par sa liberté pittoresque, ses murs rui-neux, son cyprès et ses deux grands pins qui se penchent, le jeu charmant des ombres et de la lumière, il fait songer à un Hubert Robert. Il n’est pas sûr que les Menus Plaisirs en aient su tirer le parti qu’il convenait. La routine théâtrale était alors la plus impérieuse de toutes ; si l’on en croit certains documents, on modifia fâcheusement ces heureuses inventions de Gabriel. Les mémoires du duc de CroY nous permettent de reconnaître le décor que’ le grand architecte composa o t LIatigialgalfflee^-‘a »e, 1 • _ • ire/M7!trr. »  » • rt,,,,icizegrffl :mriiiiiiiffeeige-,1 • 1T I ft f.lrry.r: (1T • •t, • 0a. .• • « .• –,e■-•-•.1111! -4 »- • `,.,e• ..:„.,,, este:47:,,_ It ; ‘.. ….• • ej•-5 GABRIEL. — DÉCOR • D’ATHALI I REPRÉSENTATION DU 27 MAI 1770. • FEND ART DOC,