530 RENAHSANt I R1′ FRANÇAIS RI DES INDUSTRIES DE LUXE heures de temps. Ils sont bien d’un décor aussi ces marbres, ce lapis, ce porphyre, ce bronze qu’imite la peinture. La pro-fusion en est cepen-dant plus discrète qu’on le pourrait croire, où domine l’harmonie savante de trois couleurs, jaune (ou or) vert et bleu : les colonnes sont feintes de mar-bre jaune, mais l’en-semble des boiseries est d’un vert tendre qui fait valoir l’or des sculptures, cependant qu’au rideau, aux drape-ries, aux sièges, se voit frangé d’argent, le royal bleu de France. Cette fête des yeux s’achève an plafond de Dura-meau. Il vaut sur-tout par l’exquise fraîcheur de son coloris, ses roses, ses bleus, ses valeurs qui ne quittent pas la gamme claire. Il apporte la joie de sa lumière, de ses femmes vêtues de couleurs tendres, qui se pressent en grou-pes tournoyants. C’est un peu la figu-ration d’un grand ballet mythologique qui, de la scène, serait montée aux voûtes. Les dieux y président : Apollon, Vénus et l’Amour, environnés des allé-gories habituelles, la Comédie, la Tra-gédie, la Poésie pas-torale, la Poésie lyrique. Nous les rétrouverons tous au foyer, sous le GABRIEL. — UNE PLACE PUBLIQUE. DÉCOR POUR LE PREMIER ACTE DE a PERSÉE. » GABRIEL. I I ∎ DE CÉPUÉE. DÉCOR POUR LE DECNIEME ACTE. DE « PERSÉE. ciseau de Pajou. On voit encore en ce Parnasse «d’un côté des auteurs se livrant à l’étude, de l’autre, la Peinture, la Mécanique, l’Ar-chitecture…les Plai-sirs et les Ris cou-ronnent ce plafond, l’Ignorance et l’En-vie foudroyées le terminent. » L’in-vention, on le voit, n’en est pas neuve, l’ensemble est plein de réminiscences. Par la composition, la prédominance des vides, la tonalité générale, cette toile évoque l’ceuvre célè-bre et voisine de Lemoyne, le plafond d’Hercule. Elle n’en a pourtant pas le fini, elle est large-ment, prestement brossée, avec un faire de pastelliste assez surprenant à trouver là. Mais le prccédé en est, sem-ble-t-il, nécessité par la détrempe, par l’exécution hâtive de la toile que l’ar-tiste a traitée, lui aussi, en véritable décor. Ce qui n’est pas d’un décor, c’est l’ensemble incom-parable des scul-ptures qui ornent l’Opéra. L’art sou-ple, la technique parfaite de Pajou y servent à souhait la manière de Gabriel, affinée par la pra-tique de la plus brillante carrière. Les grâces du règne finissant s’y marient à l’apaisement nou-veau des lignes. Un charme monda’ FIND ART, DOC