JONCHÉE D’OBJETS D’ART (I. PEN. RICHARD DESVALLI ÈRES. POUR UN MONUMENT AUX MORTS. FER FORGÉ. ES vrais amis de l’art moderne éprouvaient, avant la guerre, une sourde in-quiétude, que ne dissipa point le premier Salon qui suivit l’armistice. Sondant leur conscience, ils crai-gnaient que ces curiosités charmantes, ces inventions spirituelles, ces trouvailles inédites dont ils se délectaient ne fussent, dans la réalité, qu’un jeu de dilettanti. Sans doute il est légitime de goûter la beauté d’un meuble ou d’une céra-mique en égoïste, comme un virtuose jouerait pour soi tout seul quelque étude raffinée. Mais quel avenir était réservé à de tels travaux ? Dans un Inonde en proie aux plus cruelles difficultés, ce luxe de l’esprit n’était-il pas condamné d’avance ? La phalange des artistes créateurs n’al-lait-elle pas s’éclaircir, faute de recrute-ment ? Nous voici rassurés. Une foi profonde anime la génération qui vient. Derrière les maîtres monte une légion de recrues inspirées du souffle sacré. La terrible épreuve de ces dernières années a trempé les courages. Les jeunes hommes entrent dans la carrière comme ils montaient en ligne, pleins d’une vertu généreuse. Serait-ce point au combat qu’ils ont acquis aussi le sens de la discipline, une certaine humilité philosophique dont l’absence ren-dait naguère leurs efforts incohérents et par là même inefficaces ? Nous assistions alors avec intérêt mais avec scepticisme à l’évolution d’un talent. Nous con-naissions le style individuel de tel maître, et nous avions 5