l’impératrice. Il a fait de ce costume très exactement ce que Fragonard et Boucher ont fait avec celui du temps de Louis XV et de Louis XVI. Il était né en 1813 à Chazay, village des environs de Lyon. Il ne cessa d’y avoir sa maison des champs, et c’est là qu’il mourut à l’âge de soixante-sept ans, en 1880. Son genre n’est pas l’illus-tration, ni les modèles pour l’industrie. Il ne vécut adonné qu’au dessin d’estampes, ven-dues soit en suites: soit isolées ou en pen-dants, pour la décora-tion des appartements. .Dans cette branche de la production son succès fut considé-rable. De Goupil seul, Compte-Calix ne tou-chait, en retour de ses ouvrages, pas moins de quarante mille francs par an. Ce fut son principal éditeur, chez qui ses dessins étaient reçus à l’avance sur simple inspection des croquis. Portant tant d’attention aux costumes de son temps, il était comme inévitable que Compte-Calix fût employé à les représenter pour la clientèle des couturières. Comme Gavarni, il a dessiné des modes, non seulement des figures entières, mais des manteaux, des jupes, des cha-peaux, des coiffures : on trouve de tout cela dans ses cartons. Il fournissait de ces dessins le Journal des Modes, où on les rencontre en quantité. Il dessinait le monde élégant. Quand on voudra con-naître les façons et l’aspect des assemblées mondaines d’alors, théâtre, parties de campagne, chasse, soirées dansantes, sortie de l’Opéra, etc., c’est aux images tracées par Compte-Calix que les curieux de moeurs devront recourir. A cet égard, avec son crayon, il sera plus qu’au-cun autre l’historien du second Empire. Cependant, ce n’est pas dans ces oeuvres-là que les amateurs de dessins le chercheront. Tout ce qui les re-commande est la finesse, une élégance d’aspect, la con-naissance approfondie du vêtement et des attitudes qui servent à le faire valoir ; elles manquent (le largeur et LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE COM PTE •CAL IX. – DESSINS. 4. REN. de beauté dans l’effet. De même dans ses grandes estampes, il y a du convenu, du ba-nal et dans le rendu un défaut de légèreté qui tient peut-être à la gravure. Probable-ment cette partie de sa production ne • re-trouvera jamais son ancienne faveur. Mais ce qui, chez Compte-Calix, est digne de tout éloge, ce qui main-tiendra son renom, ce sont les dessins à la mine de plomb, où, comme ses modèles du xvine siècle, il a re-présenté la femme de son temps dans ses attitudes familières. Une parfaite largeur d’effet, jointe à une exécution achevée fait l’extrême beauté de ces ouvrages. L’artiste y atteint par un tra-old