510 LA RE N LE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE Il a de ses modèles la légè-reté, l’esprit, et aussi un goût dans la couleur, qui fait de certaines ébauches où l’aqua-relle s’étale, où le pinceau joue et s’abandonne, comme un écho charmant de l’oeuvre de son grand-père, dont quel-quefois il est allé jusqu’à transcrire les figures mêmes. Il avait fait à Saint-Cloud un ouvrage dont l’incendie de ce château aurait éteint tout souvenir, sans le témoignage oral de sa famille. C’était une salle à manger décorée aux murailles de camaïeux bleus de porcelaine de son dessin, dont on trouve, sans expli-cation, les mentions dans les comptes de Sèvres. Il n’en reste plus maintenant que les modèles à l’huile. Sèvres n’est pas le seul endroit où l’on ait fabri-qué de la porcelaine sur les dessins de Théophile Fragonard. On trouve dans ses albums mention de la fabrique de Levas-sor, successeur de Boyer, avec les sujets tracés par lui, qu’on reconnaît dans plusieurs de ses dessins. La vaisselle n’était pas, Outre part, son seul ob-jet. Il avait peint pour Sèvres des coffrets, un entre autres dont le cou-vercle représentait une lecture de Corneille chez Mme de Rambouillet. Ce sujet l’occupa beaucoup. Il multiplia, pont le peindre, les notes, les co-pies de documents, lus croquis. Il a peint aussi des éventails, composés avec beaucoup de goût. et, ce qui est rare, avec une complète intelligence de l’équilibre et des aplombs que ces compo-sitions réclament, quand COMPTE-CALIX• – DESSINS. CL.  » elles vont sans séparation et ne présentent qu’un seul sujet. C’était un homme très cultivé, raisonnant de son art en perfection, comme le prouvent des notes laissées par lui, exercé à la versifica-tion, aux pièces de théâtre, dont il a écrit plusieurs par passe-temps. Ces aptitudes et cette information s’accor-dent parfaitement avec les directions de son art orienté au passé. Elles ont contribué, sans nul doute, à vivifier ses résurrections et à le préser-ver du pastiche. • * Le nom de Compte-Calix a été des plus connus. On le lisait au-dessous des estampes que nous voyions dans notre enfance pendues au mur de la maison pater-nelle. Qui ne connaît le Départ des Hirondelles, le Messager d’amour, la Der-nière Rose, le Chant du rossignol ? Elles affectaient le pro-cédé anglais, avec des noirs profonds que don-nait un mélange du burin et de l’eau-forte adroite-ment ménagé. Leur in-vention tenait du néo-grec d’Hamon, dont les ouvrages leur faisaient concurrence. Comme chez celui-ci, l’allégorie répé-tait celle d’Anacréon : mais le style était diffé-rent. Il venait de Boucher et de Fragonard, quoique l’artiste eût soin de se renfermer dans le costume de son temps. Personne, pus que Compte-Calix, ne s’est appliqué à donner du tour et de l’agrément aux modes que por • FIND ART, DOC