5oR LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUNE THÉOPHILE FRAGONARD. ÉVENTAIL. AQUARELLE REHAUSSÉE DE PLUME. hères, source d’un charme original qu’on ne sut longtemps pas rattraper. Y songeait-on ? Meissonier par exemple est l’antipode de ce charme-là. Cependant le costume Louis XV, multiplié chez lui, servait sa renommée : cela suffisait au goût public. La décoration d’appartement devait refleurir sous l’Empire. Dans tout le cours du xixe siècle, elle n’a vraiment refleuri que là, avec Baudry, Galland, Chaplin, Philippe Rousseau, le peintre de fleur,. Chabal, l’ornemaniste Diéterle, et un peintre des plus agréables, fort oublié, Faustin Besson, Chaplin, Faustin Besson, décorèrent les Tuileries, Bau-dry,et Galland l’hôtel Fould,. Philippe Rousseau, les châ-teaux de Talmay et de Pin-terville, ces mêmes artistes quantité d’autres maisons encore. L’abondance et le succès de cette production, si négligée depuis David, est un des traits de cette époque. Précisément, elle apporta au style pompadour ce qui lui manquait pour ressembler à son modèle : cette prestesse d’exécution, cette main ex-péditive, cet éclat léger, que les disciples d’Ingres, artisans du style néo-grec avaient en horreur, et qu’ils n’en virent pas moins s’épanouir à leur barbe. Ces peintres sont leurs contemporains. Au sein de la même société, travaillant pour le même monde, ils font avec eux dissidence. C’est deux provinces du goût français. Le néo-grec régna chez le prince Napo-léon, avec Gérome, Gustave Boulanger, Hamon, Picou, Cornu, Glaize fils le pompadour eut pour lui l’impéra-trice. On dit de nos jours Louis XVI, Louis XV impéra-trice : cela sonne beaucoup mieux que pompadour pour la justesse de l’expression cela est aussi bien supérieur. Je voudrais présenter au lecteur de cette revue deux artistes de ce style, peu connus, quoique méritant de l’être, distingués par de charmants ouvrages. Il ne s’agit pas de peinture à l’huile. Ce qui les recom-mande l’un et l’autre, est le crayon, l’estampe, l’illustra-tion, la décoration de menus objets, éventails et porce-laines. THÉOPHILE FRAGONARD. – AQUARELLE Le premier est Théophile Fragonard, fils d’Alexandre-Évariste, petit-fils d’Hono-ré, né en r8o6, mort en 1876. Il y a de lui des ouvrages à l’huile exécutés pour l’amu-sement ; mais ce qui remplit sa carrière, fut l’illustration des livres et la décoration de la porcelaine. Dans le livre il prend place au milieu des artistes employés pa les éditeurs entre 1835 et 185o, avec Tony Johann FIND ART, DOC