-168 LA RI ISSANCE son voyage dans la Chine du Nord sont des monu-ments de la plus haut( valeur. Ses études ont pro-jeté des clartés pénétrantes sur l’époque des Han (du ile siècle avant Jésus-Christ au iie siècle de notre ère), si mal connue avant lui . elles nous en ont révélé l’esthétique admirable faite de grâce et de force. Il a également étudié la sculpture bouddhique du ve au xe siècle. — M. Paul Petiot, depuis de longues années, menait le bon combat dans le Bulletin de l’École française len EA – tréme-Orient, où il’ releva notamment diverses er-reurs dans la première ver-sion de l’ouvrage de Bu,- chell, lequel en tint compte dans les éditions subsé-quentes. Actif collabora-teur de notre Institut archéologique de Hanoi —ce grand centre français d’études, que dirigeait avec tant de zèle M. Foucher—il a surtout porté ses efforts vers les arts de l’Asie cen-trale et du Turkestan, pa-rallèlement aux études entreprises par des savants anglais et allemands. Les résultats de la mission Pelliot dépassèrent toutes les espérances : on peut en voir le meilleur au Louvre, dans les petites salles du bord de l’eau qui font suite à la collection Grandidier : et nous ne pouvons nous empêcher de déplorer ici, une fois encore, l’indifférence ou l’ignorance du grand public à l’égard de ces superbes spécimens d’un art si digne d’étude et d’intérêt. L’admiration de quelques fervents ne compense pas un suffrage plus étendu ou, s’il le compense, ce qu’on peut admettre, il ne le remplace cependant pas, — c’est antre chose. Le docteur Berthold Laufer, du Field Museum de Chicago, a donné de remarquables travaux sur les jades rituels et les poteries de l’époque Han. Il avait annoncé une publication sur les si curieuses statuettes funéraires DE L’ART FRAN • H ET DES INDUSTRIES DE LUXE AMITAYUS (TSE. D. PAG. MEL) BRONZE DORÉ TIBÉTAIN. DCN DE 10.1.E TARN. Cl. RE!, dont nous allons nous oc-cuper tout à l’heure : nous n’avons pas connaissance qu’il ait jusqu’ici donné ,uite à ce projet. A côté des recherches entreprises dans le sous-sol chinois par les diverses missions, en vue d’un but désintéressé et purement scientifique, des boulever-sements ont été exécutés, récemment, par des ingé-nieurs, dans cette terre millénaire pour aménager un important réseau de chemins de fer, et pour perfectionner la navigation intérieure. Ils amenèrent indirectement des résultats aussi considérables qu’inat-tendus. Les moyens évi-demment modestes des érudits se trouvaient bien dépassés par ceux des grands industriels et des puissantes sociétés ! Et la plupart des « nouveautés » (si l’on peut ainsi désigner des objets vieux de deux mille ans), que nous révèle aujourd’hui la réouverture du Musée Cernuschi, n’ont pas d’autre origine. C’est tout &piment une Chine insoupçonnée qui s’offre à nos yeux, surprise — pres-que violée — dans le secret de ses tombeaux. * * Allons droit à ces nou-veautés. Sont-elles d’autrefois ou d’aujourd’hui, ces dan-seuses, ces jeunes élégantes en terre cuite doucement colorée, l’une élevant le bras pour marquer la cadence, l’autre ajustant sa jupe entravée ; celle-ci tenant son sac à main, cette autre lissant sa haute coiffure en forme de hennin ? Ce sont d’évidentes soeurs des gracieuses Tanagras, dont elles ont le charme, le naturel, le geste précis et souple ; même justesse dans l’arabesque libre, dans la notation du trait essentiel, sans insistance. Cette parenté entre des arts si lointains, d’origines si diffé-rentes, c’est un troublant problème ; et l’on approuve la hardie fantaisie de M. Gillot, le collectionneur FIND ART, DOC