F Palais de l’Industrie les très nombreux bronzes qu’il rapportait. Trop nombreux… Mais le pu-blic, peu initié à cet art, fut à la fois surpris et séduit. I.e charme toujours actif de l’Exo-tisme y aidant, on raf-fola pendant quelques mois de ces chimères ambiguës, de ces dieux pensifs, de ces animaux étonnants de réalisme, de ces vases aux pro-portions si nobles sou-vent, — sans compter maints autres objets où la singularité le dispu-tait à la préciosité. Tout un mouvement de litté-rature et de curiosité esthétique favorisait cette tendance : c’était l’époque des Burty et des Goncourt. des Al-bert Jacquemart, des importations de Bing, et bientôt allaient venir les Gonse, les Mène, les Barbouteau et tant d’autres. Seu-lement, parmi ces généreuses ardeurs, ces efforts, ces fiévreuses recherches, que de tâtonnements — d’ail-leurs inévitables — chez les curieux, et, dans le bon public diversement sollicité, que de faux pas, pour ne point dire plus ! RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE CL KEN. STATUETTES. – TERRES CUITES. – EPOuUE TANG 465 Henri Cernuschi légua à la Municipalité pari-sienne sa collection de bronzes, ainsi que l’hô-tel où il les avait ins-tallés dans quelques salons et un vaste hall. Lourd héritage : car il y avait là, parmi de fort belles et authentiques pièces, un stock vrai-ment imposant de spé-cimens indésirables. Le tout fut exposé tant bien que mal pendant plusieurs années, dans une atmosphère de cendre grise et d’indif-férence. si la foule ne se pressait pas à la porte de l’hôtel du Parc Mon-ceau, ceux du moins qui la franchissaient s’y livraient à des médita-tions qui ne furent pas sans accentuer le goût grandissant du Japonisnic (très en faveur depuis la fin du siècle dernier) ainsi que l’éclosion de ce style nouveau successivement baptisé de noms aussi divers qu’illo-giques et où, après d’impayables avatars, nous aimons à espérer et même à reconnaître une véritable renaissance de notre art décoratif français, dans un sens moderne. Quand l’instant du réveil sonna, M. d’Ardenne de DANSEUSES. TERRES CUITES vEINTEs. – ÉPOQUE TANG.