de granit rose de 15 mètres de hau-teur, couronnée d’un chapiteau de bronze et surmon-tée d’une statue dorée de la Renom-mée. Mais Préault ne se contente pas de faire des projets. Il est homme de réa-lisation. Entre 1849 et 1879, il ébauche des statues d’hom-mes célèbres, tels que celles de Man-sart et de Lenôlre (inachevées, à Ver-sailles) et un médail-lon de Gambetta, auquel il travaillait au moment de sa mort, et il termine successivement la statue de Marceau, le Cavalier gaulois et la statue de Jacques Coeur, qui caractérisent excel-lemment l’orienta-tion définitive de son style et donnent une exacte idée de son robuste talent. La statue deMar-ceau, érigée sur une place de la ville de Chartres, en 1851, est d’une superbe allure. Le jeune héros est représenté en uniforme de hussards, debout, le bras gauche appuyé sur son sabre, la main droite repo-sant sur une feuille de papier où se lit « la Capitulation de Coblentz R. Pour la tête, qui est de toute beauté, l’artiste s’est inspiré du buste exécuté en 1800 par J.-E. Dumont. Elle est nue, encadrée de longs cheveux. Son front pur est empreint LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE Cl. C. nt,, A CIIMITRLS. STATUE DE MARCEAU. tRIGÉIE SUR UNE DES PLACES DE CHARTRES. boues, fendre ses fourrés et dans ses marécages… n L’enthousiasme de Michelet va encore plus loin. Il 461 de fierté, de vo-lonté et de douceur. Les veux regardent au loin. Le mouve-ment du corps au repos est plein de souplesse et de vie. Le groupe du Ca-valier gaulois, exé-cuté en 1852, est placé à l’une des extrémités du Pont d’Iéna, à Paris. A son apparition, il produisit, dans les milieux littéraires, une sensation énor-me. Paul de Saint-Victor en fait en ces termes la des-cription :« Le géant barbare passe sa main crispée dans la rude crinière de son cheval de guerre qui fouille le sol de son lourd sabot. Sa tête aux traits car-it et robustes ex-prime la force au repos et la calme assurance de l’hom-me physique qui compte sur ses bras pour traverser la vie, comme le lion compte sur ses griffes pour traver-ser le désert… Le cheval étonnera sans doute par la corpulence de sa carrure… Je recon-nais en lui la mon-ture du colosse qui la caresse, l’animal conçu par la forêt primitive et doué par elle de la vi-gueur nécessaire pour labourer ses patauger puissamment FIND ART DOC