RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE (I. RFS. VAN 0050 5. PORTRAIT DE M JENNY SACEROOTE. 451 aveux qui ne manquent pas d’intérêt pour celui qui sait lire, non entre les lignes, mais dans les lignes elles-mêmes. La couleur est lourde et riche. Elle à une tendance à devenir boueuse et opaque. On voit que beaucoup de jeunes peintres ne se rendent pas compte que la bruta-lité s’annihile d’elle-même, et que la puissance ne vient que de l’emploi raisonné des valeurs. Mais, encore une fois, on voit parfaitement que, laissant de côté ceux qui ont cherché l’excentricité et érigé l’insuffisant en moyen de parvenir, il v a toute une jeune école qui cherche très sérieusement et pourrait bien trouver un jour, si les succès prématurés et la spéculation impatiente ne les arrêtent pas en route. En même temps certains artistes, naguère contestés ou dédaignés par une critique ou des ateliers trop réactionnaires sans assez d’autorité justifiée par une valeur quelconque, prennent des places vraiment importantes. Quelques exemples suffiront, puisque nous avons déclaré renoncer aux palmarès et aux comptes rendus en règle. M. Maurice Denis est un de ceux qui ont continué d’une façon sereine et indépendante à produire deS oeuvres fortement conçues et senties. Sa grande Fête /mienne montre qu’en artiste complet, il peut s’inspirer tour à tour du principe de joie, comme dans les compositions religieuses, du principe de douleur et de sacrifice. Cette grande toile parfaitement équilibrée est présentée au Salon d’une façon forcément désavantageuse puisqu’elle est destinée à une place dont l’éclairage et l’en mirage sont spécialement calculés. Ce n’en est qu’une épreuve plus certaine de la valeur de l’oeuvre et de la nécessité de l’effort. M. Desvallières pousse la sensibilité jusqu’à la souf-france, mais il y a dans ses peintures mystiques qui demeurent inachevées et troublées, un accent qui émeut. Un nouveau venu, M. Louis Rion, dans deux peintu-res de scènes bachiques, semble annoncer un très vigou-reux tempérament de peintre et un don de verve et de plénitude dans la composition qui font bien augurer de ce début. Pourvu qu’il ne cherche pas à avoir du génie et qu’il ne croie pas comme nous l’avons vu chez certains de se ses prédécesseurs, que la marque du génie est la déraison ! On appréciera aussi, non sans quelques réserves sur un dessin un peu systématique et sur une couleur trop pauvre le sentiment très touchant qui règne dans les deux compositions pieuses de Mme Peugniez. Un artiste d’une haute conscience, M. Girieud, conserve quelque chose d’un peu contraint, mais il y a toujours dans ses compositions, telles que les scènes antiques de cette année, des visées nobles et une méditation cultivée assez rares. Il suffira, croyons-nous de signaler parmi les tableaux composés, 3 FIND ART DOC