BÉNITO. – PORTRAIT 1H M. R. composé des mêmes lignes que vous et moi, et habillé de la façon la plus sobre. Nous savons parfaitement que c’était la partie bruyante du monde artistique, et celle qui était censée faire les réputations plus qu’elle ne les faisait en réalité. Nous avons toujours proclamé qu’il existait encore beaucoup d’excellents artistes qui maintenaient pour l’avenir l’École française à un niveau fort honorable. Nous en avons vu cette année même la preuve convaincante dans ce superbe résumé de l’art contemporain : le musée du Petit Palais. Cependant, il suffisait que le trouble fût entré dans certains esprits, que le lâché et le brutal fussent à la mode, et que de leur côté les maîtres censés chargés de défendre les traditions fussent tombés dans un découragement impuissant ou dans un scepticisme égoïste, pour que l’on pût considérer l’état général de l’art français comme de ple’ne décadence. Vint la guerre. Les jeunes furent interrompus ou cruellement fauchés; certains aînés déconcertés, inactifs, incapables souvent de réagir, à plus forte raison de créer. Et toutefois, ce qu’il y a de beau dans l’âme de la France, c’est que pas un moment le courant ne fut véri-tablement interrompu. Les recherches cont’nuèrent dans beaucoup de tranchées et dans quelques ateliers. Les esprits mis en présence d’événements inouïs, de surhumaines épreuves, (le considérations sublimes, se trempèrent, Et, de même qu’il ne faut pas croire que la. France entière danse le tango et met sa gloire à jeter l’or — c’est-à-dire le papier — par les fenêtres, de même il est résulté du formidable, complexe, infernal trem-FIND ART DOC