Iu NAIssAN( E DE CART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE d’une façon illimitée. Il y avait du Stravinskisme en peinture et en sculpture, comme en musique. D’autre part, la recherche de l’incomplet, sous l’in-fluence de quelques succès de snobisme, était devenue la règle. Plus les lignes étaient sommaires ou heurtées, plus la couleur était criarde et fausse, plus le thème se rapprochait de la nullité, et plus on trouvait de ba-dauds pour dire : « Je ne comprends pas mais c’est peut-être bien », au lieu de dire franchement et courageuse-ment : « Je comprends qu’il n’y a là rien du tout et c’est une mauvaise farce que ces malheureux nous jouent ou se jouent à eux-mimes. » Sous l’invocation de Cézanne qui aurait été le premier à regarder avec horreur ces étranges dévots de sa belle impuissance, on était arrivé aux estropiements et aux balbutiements volontaires. D’un autre côté, des esprits chimériques, acharnés à l’autosuggestion, voyaient dans une espèce de géomé-trie fantaisiste, un moyen de renouveler cette partie de l’école qui s’était embourbée dans la sensation. Avec des cubes et des triangles, des plans rentrant les uns dans les autres, on prétendait régénérer la peinture qui avait eu une indigestidn de pommes rouges et vertes sur une table de travers, ou qui était tout étourdie de la sarabande effrénée des arbres. On a dit parfois que si les triangles avaient le pouvoir de faire un dieu, ils le feraient triangulaire. On s’éton-nait lorsqu’on rencontrait un cubiste, de le voir tout En haut : Mur. DUVAL/. — PORTRAIT DE M.’ J. En bas : DESVALLIERES. — LE CONFESSIONNAL. chez nous, tel du moins qu’on le peut ana-lyser lyser d’après les gr nds Salons, juste à la veille de la guerre Il n’y a pas à le ontester, l’exotisme était en grande faveur, et l’Allemagne en particu-lier, avec ses dogmatiques exagérations de nos artistes dits d’avant-garde, se croyait déjà en droit et en mesure de faire chez nous la loi.. Il semblait qu’il fallût, pour être accepté de nos bons amateurs, qu’un artiste fût sacré à Berlin, à Munich ou à Karlsruhe. Des achats d’oeuvres d’art, habilement ména-gés, donnaient une autorité particulière à ceux qui se préparaient à en détruire ou à en détourner bien davantage. Les Russes avaient également voix prépondérante au chapitre, et leurs ballets, dont nous nous gar-derons bien de contester l’originalité et la séduction, avaient influé sur tous les arts