FIND ART DOC, I E CARNET D’UN CURIEUX Au Musée du Louvre. I tans s’an article à la gloire des maîtres de Fart français, qui vont opérer, cc mois-ci, au Louvre, une réapparition triomphale. notre collaborateur Arsène Alexandre indique l’importance que doit avoir, au point de vue de l’enseignement artis-tique et de l’orientation des idées, la place que ces maîtres vont reprendre (le pair avec les plus grands (le toutes les Écoles. Quelques rapides renseignements à cet égard. Les galeries qui vont être rouvertes sont les anciennes salles des xviie et xville siècles ainsi que la salie centrale qui était, avant la guerre, restée consa-crée aux portraits d’artistes. Dans la première des deux grandes salles. Poussin occupera naturellement la place d’honneur, et autour (le lui se grouperont Claude Lorrain, Mignard. Le Sueur, Rigaud et autres peintres du .■ Grand Siècle Dans la deuxième, le xvine brillera avec Watteau, Chardin, Fragonard, Greuze, Boucher, Caypel, et autres ado-rables peintres de la Régence et (le Louis XV, mais en mime temps Prud’hon occupera la fin de cette galerie, car on considère qu’il termine merveilleusement le xvine siècle, tout en s’affirmant un des plus grands peintres du début du xixe. La salle centrale contiendra des ta-bleaux décoratifs (les deux époques et principalement les grandes toiles déco-ratives (le Le Brun. Quant à la salle des États, qui n’ouvrira que vers la fin (le l’année, elle recevra les maitresses pages du xixe siècle, entre autres : l’Apothéose d’Homère, les Croisés à Constantinople, l’Atelier de Courbet, l’Olympia, etc. Mais en attendant, on pourra toujours, dans les salles provi-soires (anciennes salles des dessins), étu-dier, avec les toiles de moyenne dimen-sion d’Ingres, de Delacroix, de Corot, de Millet, la grandeur bienfaisante du génie français. d). L’Exposition au Château de Fon-tainebleau. C’est à l’initiative ■ le la Société des Amis de Fontainebleau que nous devons l’intéressante exposition qui s’est ouverte en septembre au Palais et qui se trans-formera, espérons-le,. dans la suite, en une exposition permanente. ••■., ‘aï) eii). S.2 S:7 Un.: de Fontainebleau avaient eu, dl: glébIlt de l’irmée, des projets gran-dioses. .11in d’attirer le public au Châ-teau, ils avaient souhaité y réunir les éléments d’une manifestation d’art très originale et qui eût été très instructive. 1-e programme était (le grouper dans le local, certes le mieux fait pour les rece-voir, des peintures, dessins, sculptures, estampes, livres et, en général, tous objets d’art décoratif, productions de ce qu’on est convenu (le nommer l’École (le Fon-tainebleau. L’influence des artistes, venus d’Italie à la Cour de France au xvie siècle, sur les artistes français, a été, on le sait, considérable. Des auteurs, en particulier M. Louis Dimier, l’ont étudiée mais l’expérience n’a jamais encore été faite (le rapprocher les manifestations elles-mêmes de cet art si particulier. C?.pendant, des difficultés matérielles ont mis obstacle à l’exécution d’un pro-jet séduisant qui, espérons-le, sera réalisé phis tard, et les organisateurs ont (l trou-ver ailleurs les éléments (l’une exposition. Ils n’eurent pas à les chercher bien loin. Chacun des Palais Nationaux- a des réserves insoupçonnées On sait les exhumations que M de Nolhac faites au cours de sa direction, des gre-niers de Versailles qui. confions-le secrè-tement, sont encore loin d’avoir livré tous leurs trésors. Les débarras de Fontai-nebleau demeuraient inexplorés. Quatre courageux pionniers. Mme la marquise (le Ganay, présidente de la Société des Amis de Fontainebleau, M. J. Masson, l’érudit collectionneur, actif membre de cette Société et en partie promoteur de l’Expo-sition actuelle, M. G. d’Esparbès,’ conser-vateur du Palais et M. Vincent, gardien-chef, résolurent de partir à la décou-verte. Ce sont leurs trouvailles que l’on peut étudier aujourd’hui. Nous leur savons gré de les avoir ins-tallées dans une partie du Château que beaucoup de visiteurs ignoraient pour la simple raison que son accès restait de-puis toujours interdit au public. C’est l’ancien Jeu de Paume, reconstruit en 1732 après l’incendie qui, en 1702, avait détruit la primitive salle de Paume, bâtie par Henri IV. Il s’élève en bordure du Jardin de Diane et son principal attrait est de n’avoir subi, depuis l’origine, aucune modification. On y voit encore la galerie ouverte qui permettait aux spectateurs. protégés (les halles par un grillage, de suivre la partie. Tous les rois de France, depuis Henri IV, ont joué à la paume dans cette salle, sauf Louis V I qui préférait la serrurerie. Après le Se-cond Empire, la salle du Jeu de Paume fut laissée à l’abandon et ne servait guère qu’aux adjudications (les coupes de bois de la forêt, faites par les Do-maines. En 1915, on y installa le service de physiothérapie et quatre cents mu-tilés y furent traités journellement. Cette salle, où un jour excellent par-vient par de larges fenêtres, se prête à merveille aux expositions et il faut souhai-ter que se réalise le voeu émis d’y consti-tuer un Musée permanent de Fontaine-bleau, qui rappelle ces musées créés à côté de la plupart des grandes cathédrales (l’Italie et chargés de recueillir les oeuvres (l’art que les modifications, faites dans l’édifice au cours des âges, ont arrachées à leur destination ou à leur emplacement primitifs. Fontainebleau fut toujours une (les demeures favorites des rois ; mais il subit à chaque avènement des transfor-mations nécessitées par les besoins nou-veaux du logement de la cour ou comman-dés par le souci (l’approprier les appar-tements au goût du jour. Ces transfor-mations périodiques condamnèrent des boiseries, des cheminées, des motifs décoratifs qui, par bonheur, furent en partie relégués dans des pièces de débar-ras et sauvées ainsi d’une destruction totale. C’est ainsi que nous pouvons, aujour-d’hui, voir reparaître l’authentique et très intéressante porte à deux vantaux qui, placée au sommet de l’escalier du Fer à Cheval, servait d’entrée au Châ-teau. Elle avait été construite sous Louis Xiii, dont elle porte les armes, I’L grec accouplé avec l’A, initiale (l’Anne d’Autriche. Elle fut remplacée, en 1837, lors de la restauration du vestibule, par une porte neuve qui reproduit à peu près les mêmes motifs que l’ancienne. On remarque encore des panneaux pro-venant de la Galerie de Diane, construite par Henri IV et qui donnent un aperçu très curieux sur la décoration originale d’un appartement royal, aux environs de ifioo ; de merveilleux motifs de boi-series provenant d’un oratoire de Marie Leczinska, (le l’appartement des Chasses, de celui du Dauphin, de l’appartement des Princes. On a réussi à reconstituer In buffet d’un orgue qui fut placé dans la Tribune des Orgues de la Chapelle (le la Trinité et sur lequel on peut lire une curieuse inscription : Du règne de 7