LA RENAISSANCE DE L’ART ERANTAIs rr DES INDUSTRIES DE LUXE Verwée peint de robustes bêtes dans des paysages plantureux. S’en référant à de telles œuvres, on juge volontiers notre art sensuel et un peu vulgaire. C’est oublier la gràce classique et véronésienne d’un Eugène Smits, l’élégance de telle figure d’Agneessens, la sobriété de Liévin De Winne, notre meilleur portraitiste depuis Navez. Nous eûmes également de bons décora-teurs, mais seules quelques esquisses nous conservent le souvenir des peintures murales exécutées par Louis Delbeke pour les Halles d’Vpres. Quelques jeunes récemment décé-dés sont représentés à Anvers : Henri Evenepoel avait produit à Paris cieux ou trois chefs-d’oeuvre où se manifestait l’in-fluence de Manet. Georges Lemmen et Rik Wouters ont disparu pen-dant la guerre. Celui-là fut un intimiste raffiné: celui-ci un ardent novateur qui profita des ensei-gnements de Cézanne mais laissa magnifiquement s’épanouir ur tempérament libre et fougueux. Inconsciemment peut-être, il de-meure clans la tradition de nos grands coloristes. Notre jeunesse le comprend : chez Rik Wouters, en même temps que chez Ensor et Oleffe qu’elle cherche ses -directions, non sans rester attentive aux suggestions étran-gères nouvelles. L’art belge est aujourd’hui très vivant. Ni la rigueur des condi-tions matérielles, ni l’indifférence des dirigeants n’entravent sa pro gression. Du côté du public, il semble même que le respect gran-disse. L’Homme à la Chaise, de Henri De Braekeleer fut, il y a quelques mois, à ia vente Eugène Marlier, adjugé 165.000 fr. à M. Caroly qui s’empressa (l’offrit le chef-d’oeuvre au Musée Charles-Léon Cardon. La Commission directrice du Musée (le Bruxelles vient