LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET LES INDUSTRIES DE LUXE CHARLES IIEVNIAN. — NOTRE- DAME DE PARII, VEE DE VIEIL HÔTEL-DIEC. OArIOND SM:OT, ÉDIT./ éclosion, et, lui aussi, il est de Paris! Il a débuté par un livre, L’Ile Saint-Louis, dont il a fait le texte aussi bien que l’illustration, et dont il a gravé le tout à la pointe de son couteau. C’est une plaquette d’un homme de goût et qui, plus est, d’un homme ému. On doit encore d’autres bois parisiens à cet artiste et notam-ment une Maison de Balzac qui, par le rapport des lumières et des ombres, est fort décorative et tient excellemment le mur. Serait-il équitable de ne pas consacrer quelques lignes à cc jeune talent fauché par la guerre, à Charles Heyman, tué à Ablain-Saint-Nazaire, le 15 mai 1915, d’une balle en plein front ? Encore un Parisien qui s’était épris de sa ville natale et en avait consigné les aspects dans diverses pages et dans un livre dont nous avions écrit le texte : Coup d’œil sur Paris (1). Heyman était un esprit réfléchi, il avait une sensibilité char-mante et il aimait la belle gravure, celle où le métier n’est que l’interprète du dessin, mais un interprète ayant son éloquence propre. Il avait été élevé à l’école de Legros, puis de Méryon, puis de Leheutre et, sur la fin de sa courte carrière, la somptuosité de Muyrhead Bone l’avait séduit. Il en prisait la puissance d’évocation, (t) Fine el une eaux-Iodes’ ‘hors lexies el no lettres ornées, en•téles el culs-de.lampe gravés en bois. Par P.-E. Vilma (Hesele, édit. r9to). 427 la justesse de plans, le savoureux de l’exécution, un Piranèse en Petit ! Charles Heyman avait un bel avenir, par son origi-nalité et sa conscience. On louait aussi sa modestie, car il ne lui plaisait point qu’on rappelât qu’il était le petit-fils de Millet. Cet avenir, la guerre l’a fauché avant que la moisson ne fût mûre… Parmi les étrangers qui s’attachèrent à notre ville, il faut mettre au premier rang l’Américain Louis Orr. M. Louis 01 r possède un très beau tempérament de graveur. Sa pointe a de la souplesse, du brillant, de l’esprit ; il dessine fort bien ; il aime le pittoresque et au besoin le crée, comme dans cette planche où le por-tail de Saint-Trophime d’Arles sert de baie à une vue de la Camargue et de la mer prise aux Saintes-Maries ! Ceci montre qu’il peut passer tour à tour de la réalité à l’imagination. Ses aspects de Paris sont d’un grand intérêt. Il s’entend à découvrir les endroits inédits de la capitale, telle cette cour des Messageries, près des Halles, que l’on dirait venue d’un tableau de Boilly et qui, priurtant, existe bien encore avec ce caractère et cet I PRÈS DI – Il III –