414 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE ment très restau-rées et parfois d’une manière bien malheureuse. Néan-moins, un Arbre de Jessé, une Marie occupée à tisser de la toile dans le Temple et recevant sa nourriture des mains d’un ange, une Sainte TrinIt; enfin, des Bergers gardant leurs trou-peaux, permettent d’avoir une certaine idée des ensembles de jadis, dus à Robert Pinaigrier. D’ailleurs, ces vi-traux et les plus belles verrières du choeur et des cha-pelles, le Martyre de saint Laurent, de Jean Cousin, k. Jugement de Salo-mon, la Piscine probatique, ont déjà été étudiés, ici même, à l’occasion de leur exposition au Petit Palais, par notre collaborateur Paul Gsell (1). A l’extrémité méridionale de l’abside, vis-à-vis la chapelle des S. S. Gervais et Protais, le beau tombeau du chancelier Le Tellier a repris sa place. Les sculp-teurs Mazelin et Hurtrelle l’ont représenté en marbre blanc à demi couché sur un cénotaphe en marbre noir et accompagné (le figures allégoriques. A l’opposé, passé la belle grille en fer forgé qui ferme la grande sacristie et la chapelle du Sacré-Coeur où se voit la Passion du Christ, d’Aldegrever, on rencontrera la chapelle Sainte-Anne au fond de laquelle une clôture ancienne en bois ajouré donne accès dans la Chapelle Dorée ou Oratoire de Scarron. C’est une des curiosités de Saint-Gervais que cette petite chapelle dont les parois sont entièrement recouvertes de peintures de la fin du xvile siècle (représentant des scènes de la vie du Christ), séparées par des ornements peints et dorés. L’autel, avec ornements en bois doré et colonnes torses également dorées, passe pour renfermer la sépulture de Scarron. Il est bon, toutefois, de noter que l’écu qui r GRILLE FER FORGÉ. — XVIe SIÈCLE. (i) Voir La Renaissance de l’Art Français et des Industries de Luxe, Nov. roro. CL. itLNAl»ANCt. surmonte le rétable porte les armes de la famille Betauld de Chenauld qui a donné Jacques Be-tauld, président de la Cour des Comp-tes, mort en 1684, précisément au moment de la fon-dation probable du petit édifice. La chapelle sui-vante, dédiée à saint Laurent conserve un bas-relief en pierre du mile siè-cle où l’on voit Jésus recevant l’âme de sa mère, au moment où elle vient d’expirer au milieu des Apô-tres. Puis, c’est dans la chapelle des Fonts un fort beau bahut gothique et une copie réduite, en bois, du portail de l’église, sculptée naguère par un maître menuisier du nom de Antoine de Hancy. Cet habile travail a servi longtemps de rétable à l’autel de la Vierge. Voilà pour l’autrefois. Car le XIXC siècle n’a pas manqué d’ajouter des enjolivements au noble édifice. D’abord, des peintures de Rouget, de Heim, de Hesse, de Jean Gigoux qui paraissent des maîtres comparés au triste Jobbé-Duval, dont les méfaits picturaux outra-gent les morts en leur chapelle des Ames du Purgatoire ; puis des sculptures. Mais ici, c’est le romantisme qui triomphe en la personne de Rude, de Préault et de Moine. Le Saint Gervais et le Saint Protais placés au premier étage du portail sont en effet de ces deux derniers. Mais c’est par le grand et douloureux Christ, sculpté dans le bois, et placé dans la petite chapelle servant de passage pour aller à la sacristie, que s’affirme le génie tourmenté de Préault. Morceau célèbre, au reste, au sujet duquel existe toute une littérature, des légendes et… des mots de Préault lui-même, — auquel M. Jean Locquin consa-crera prochainement, ici même, une étude documentée. De Rude, la Vierge, statue plâtre placée dans la cha-pelle du Saint-Esprit. On s’en voudrait d’omettre une oeuvre très modeste, mais d’un excellent sentiment, un FIND ART. DOC