4os LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE LES BATEAUX A ARGENIEUIL. ché à ces paysages de France qu’il a peints avec tant de grandeur et de délicatesse, il fut de ceux qui crurent que notre pays ne pouvait pas mourir. Plus tard, il alla voir la cathédrale mutilée de Reims et l’on imagine les toiles pathétiques qu’en put rappor-ter le peintre du joyau de pierre intact et rayonnant qu’est, sous la féerie des atmosphères et des heures, la cathé-drale de Rouen. Pendant la tour-mente, je n’ai vu Claude Monet qu’une fois, à l’enterrement de notre ami com-mun.Octave Mirbeau, qui, toute sa vie, lui sonna d’ardentes fan-fares et commenta son oeuvre avec tant de flamme. Tête nue sous le ciel brumeux d’hiver, ce rude homme si sincère sanglotait. De ses grandsyeuxprofonds, bouleversés par le chagrin, des larmes coulaient jusqu’aux brous-sailles de sa longue barbe devenue maintenant toute blanche. Depuis cette époque, je sais qu’il compose avec une passion toujours anxieuse, mais jamais lasse, de grands panneaux décoratifs, pour lesquels toute son expérience, lentement acquise, est au service d’une sen-sibilité qui, jamais, ne fut plus vive. Et j’espère bien que, après avoir eu le spectacle de sa silen-cieuse douleur un j our que j’étais moi-même bien triste, j ‘aurai bientôt le plaisir de voir, une fois de plus, la joie de son regard rasséréné devant les feuillages et les fleurs qui sont l’enchan-tement de sa labo-rieuse vieillesse — si jeune encore puisque toujours elle crée. GEORGES LECOMTE. CORBEILLE DE POMMES. (PHOTOGRAPHIE. CORUUNIQUERS nnttewedienur PAR MW. DURAND•RUE FIND ART DOC