400 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE y • En haut : EUGÈNE DELACROIX. — PORTRAIT DE L’AV. EUR. uustv. nu LOUVRE. En bas : GUSTAVE COURBET. L’HOMME A LA CEINTURE DE CUIR. musÉE DU LOUVRE. neté même de vos titres de noblesse, et aussi parce que, nos qualités ne se révé-lant que dans les périls soudains et mor-tels, nous sommes, par fatalité, versatiles, séduits par tout ce qui est (g les autres s, dédaigneux ou ignorants de nous-mêmes. Nous avons été chercher bien trop sou-vent au dehors des fétiches ou des fan-toches. Nous nous sommes, dans notre propre domaine, engoués des singes et avons négligé les grands hommes, parce que les singes sont amusants et que les grands hommes ne sont qu’exemplaires. De là tant de toquades, d’injustir et d’erreurs. Nous devons, dans notre invocation, nous montrer humbles et re-connaître ces torts, où nous ne man-querons probablement pas de retomber, dès que nous en serons corrigés… Mais, heureusement, des erreurs mêmes, les maîtres français ont tiré des leçons. Les injustices ont donné lieu à des réhabilita-tions si belles ! Les toquades se sont tournées en assimilations. ;I. Et si vousmêmes, maîtres, avez parfois connu les doutes et éprouvé les influences, vous en avez triomphé et profité, de par vos vertus d’intelligence, de simplicité et de clarté. C’est pourquoi votre reprise de possession du Louvre doit être aussi lumineuse et aussi efficace que sereine. Vous pouvez occuper de nouveau en toute certitude vos places à côté des colosses à qui furent faits les premiers honneurs du retour à Paris, à côté de Véro-nèse, de Rubens eux-mêmes. Vos leçons ne seront pas moins utiles à ceux qui veulent, par leurs créations, ou seulement, ce qui est également important, par leurs compréhension, que. la pensée française refleurisse dans toute sa richesse et toute sa force. C’est pourquoi, à l’occasion de la dernière et non la moindre phase de l’éclipse du Louvre, nous avons cru devoir prendre à votre égard cette forme un peu solen-nelle (le l’invocation, et que nous engageons à se joindre à nous, pour la rendre encore plus grave et plus propice, tous ceux qui ont à coeur la b2auté et la bonté de France, tous ceux qui ont l’enthousiasme et la foi, tous ceux qui, au souvenir de ceux qui sont tombés, allient la confiance en ceux qui succèdent. Adressons-nous donc fraternellement, en nous effor-çant de comprendre leurs luttes et leurs ouvrages, à ceux de qui l’action doit être joyeuse et salutaire