394 I.A RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE nous venons de décrire rapidement, le Conservateur du Musée avait le plaisir d’apprendre que M. Guérin, collection-neur à Paris, dont les libéralités sont bien connues, avait provisoirement confié à M. Papillon deux hanaps en forme de casque de fabrication nivernaise de la première époque, décorés de sujets poly-chromes sur fond bleu. Ces deux pièces superbes et présentant un grand intérêt au point (le vue de l’histoire de la faïence de Nevers devant, par la suite, revenir A Sèvres, ont pu prendre place dans les vitrines du Musée au cours de l’année 1919. Dernièrement encore, M. Guérin enrichissait les collections de Sèvres d’une série de fragments de céramiques égyp-tiennes provenant des fouilles de Fostat. En 1919 également, Mme la comtesse DE VALENCIA léguait au Musée un cer-tain nombre de porcelaines de Sèvres du xviiie siècle, parmi lesquelles nous signalons des objets de service en pâte tendre décorés par Fontaine en 1789, une série de tasses avec soucoupes par Le Guay et une assiette en porcelaine tendre par Le Bel. A ces porcelaines étaient jointes quelques faïences ita-liennes, dont une salière d’Urbino avec mascarons et ornements en relief et un petit plat de Castel Durante méritent de retenir l’attention. La place nous manque pour décrire avec les mêmes détails les dons de M. le Dr Chompret (un porte-bouquet en faïence de Samadet) de M. et Mlle Escal-lier (un plat octogonal en faïence de Nevers) ; de Mlle Flobert (une tasse et sa soucoupe en porcelaine tendre de Tournai) ; de M. André (une soupière en porcelaine tendre de Sèvres datée de 1771 et décorée par Pierre Jeune). Pour terminer la description des pièces anciennes acquises par Sèvres, nous men-tionnerons une pendule et deux candé-labres, en porcelaine de Meissen, prove-nant du legs de M. Bichet, ce collection-neur désintéressé à qui le Musée devait déjà tant de reconnaissance pour les nombreux dons qu’il lui fit de son vivant. Si, grâce à toutes ces libéralités, le Conservateur de Sèvres voit sans cesse s’accroître ses collections de pièces an-ciennes, il ne doit compter que sur ses propres ressources pour acquérir des oeuvres de céramistes contemporains. Et, dans ce sens, ses désirs sont souvent arrê-tés, le budget dont il dispose ne lui per-mettant pas toujours d’acheter les pièces qu’il jugerait dignes d’entrer au Musée. Quoi qu’il en soit, depuis un an, le Musée de Sèvres a pu faire figurer dans ses vitrines quelques grès de Decoeur, de Delaherche, axe siècle. Nous aurons l’occasion de parler ici, dans un avenir que nous espérons pro-chain, d’autres manifestations que se proposent de faire M. Lechevallier-Che-vignard, administrateur de la Manufac-ture nationale (le Sèvres et M. Savreux, conservateur du Musée, en faveur des céramistes et des verriers contemporains. Les grandes ventes de 1920. SINIEME VENTE liEURDELEY : I /ESSINS ANCIENS. Profitons (le l’interruption des grandes ventes, pendant les vacances, pour appor-ter des précisions sur les enchères du début de l’été. La collection de dessins anciens de M. Beurdeley, jadis célèbre, avait été émondée par quelques ventes publiques retentissantes, et aussi par certaines ces-sions en bloc et à l’amiable, notamment la collection de dessins d’ornements et d’architecture, cédée par son posses-, saur au Musée de l’Ermitage. Mais il y avait encore de beaux restes, dans l’hôtel de la rue de Clichy, sans compter quelques achats que ne pouvait s’empêcher de faire M. Beurdeley, malgré le goût gran-dissant qui le portait vers l’art moderne. C’étaient