39° LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE QUELQUES BIJOUX. n’ont pas négligé le plus petit détail. Leur oeuvre terminée, ils l’ont illustrée, publiant 16o tables et con-fiant à Pietro Toesca la classification des objets (i). Toute la production du xive au xvie siècle est repré-sentée dans leur collection, mais une importance plus grande y a été donnée au xvie siècle et à la Lombardie, L’effet d’ensemble produit par la maison n’est donc pas autant dû à la rigueur du goût, aux motifs linéaires purs et raffinés tels qu’on en retrouve seulement dans l’art toscan du mye et du xve siècle, qu’au luxe varié et somptueux, d’ailleurs corrigé par la grande tradition classique, qu’on devait rencontrer dans une riche mai-son du xvie siècle à Milan. Ce ne sont donc pas les intérieurs que nous ont révélés Ghirlandaio et Car-paccio que MM. Bagatti-Valsecchi ont voulu et pu reconstruire, mais plutôt les intérieurs contemporains de Bernardino Luini et de Pompeo Leoni. Cette restriction imposée à leur tâche prouve l’intel-ligence des deux collectionneurs, la reconstitution d’une maison de Carpaccio étant aujourd’hui une entreprise impossible : en la tentant, on eût échoué, ou il eût fallu se contenter de copies. Pour reconstituer une maison avec des objets authentiques, originaux de la Renaissance, il fallait se contenter de ce qu’on pouvait trouver, précisément avec l’éclectisme de goût qui caractérisa la seconde moitié du x vie siècle. C’est en sachant abaisser le diapason du choix qu’on a pu réaliser le programme, La maison Bagatti-Valsecchi ne présente pas seulement l’intérêt d’une reconstitution de milieu, car nombreux sont les objets qui attirent l’attention par leur valeur individuelle. Que l’on jette un coup d’oeil sur la reproduction de la t( chambre nuptiale ». Le lit en fer forgé, les étoffes, les tapis, la commode, la petite armoire, le coffre, le petit lit d’enfant, les chai-ses, la porte, le plafond à caissons, les bibelots d’ivoire, de bois et de métal, tout séduit par le goût, la variété, la richesse. Dans cet ensem-ble magnifique ressort une perle unique : la Sainte Justine des n■rromées, un des chefs-d’oeuvre de ,Giovanni Bellini, que le public français connaît par l’étude de Berenson dans la Gazette des Beaux-Arts. On remarquera peut-être que, pour l’effet d’ensemble, on a réuni trop d’objets, car les maisons OBJETS EN FER FORGÉ POUR CHEMINÉES. (XIlle ET XVII’, SIÈCLES). (I) La maison Ra galli-Valsecchi à Milan. i6o tables réunies par G. Bagatti•Valsecebi. Préface et nota par Pietro Toesea. Ulri Holpli, éditeur, Milan. FIND ART. DOC