piello ignore ces « défen.e de passer qui barrent les avenues de l’art. Il ne crooit pas déchoir en composant une oeuvre d’art sur un sujet banal en soi. Telle est aussi l’opinion de M. H . – G . Ibels. « Un passant ne s’arrête pas ; on l’arrête, écrit-ilen son catalogue de l’exposition de Beauvais. On l’arrête, non pas avec le nom d’un produit, mais avec une image. Le passant ne subit plus la hantise d’un nom trop répété, parce que trop de noms se répètent sur trop de murs. Mais entre plusieurs affiches recommandant des produits similaires, le passant s’arrête d’instinct vers celles qui sont les plus artistiques »… Judicieuses remarques. LA RENAISSANCE DE FRANÇAIS l• I DIS INDUSTRIES DE LUXE 379 La moindre faute déco-ra tive con-damne l’oeu-vre à l’oubli. Un maitre de l’art mo-derne, aussi grand déco-rateur que sensible « in-timiste », M. Maurice Denis, a ré-sumé en ter-mes singuliè-‘fi, renient nets ces devoirs I de l’affiche : ‘-**0 « Il faut /,<4., avant tout qu'une affi-LEONETTO CAPPIELLO. -- PIERROT. AFFICHE FAITE POUR LE MIME SÉVERIN. • * Pour arrêter le passant, pour se saisir impérieusement de son attention et pour la retenir, l'affiche, en effet, doit s'y imposer. Son moyen d'ac-tion n'est point discret, niais tyrannique. L'affiche n'est pas une argumentation méthorr-que ni persuasive : elle est une affirmation. Elle viole notre liberté. Elle nous appelle directement. Elle s'introduit de force en notre souvenir. Or, par un phénomène heureux, seules les formes agréables y persistent. Notre cerveau ne garde point l'image d'une composition confuse. Il la veut claire. LEONETTO CAPPIELLO. - PAONS BLANCS. AFFICHE POUR UNE BLANCHISSERIE. che soit lisi-ble et qu'au premier coup d'oeil son langage soit clair. L'important est de trouver une silhouette expressive... Il est certes plus aisé de recourir à la bizarrerie, au rébus, qui est l'allégorie de la rue, ou de se contenter d'une belle tache décorative. Mais l'affiche est un drapeau, un emblème, un signe... » Le noble artiste composa pour la Légende de Saint Christophe une oeuvre magistrale, exprimant dans la cadence des masses et par la direction des lignes un mou-vement hardi. L'oeuvre, cepen-dant, ne comporte que trois teintes. Les premières affiches étaient monochromes. La cou-leur serait-elle un élément accessoire ? C'est ce qu'affirme M. Cap-piello — qui l'emploie avec un goût charmant. Son opinion n'en a que plus de poids. « La valeur d'une affiche réside entièrement dans la forme de l'arabesque. assure-t-il. C'est l'arabesque qui attire, qui retient, qui subsiste. Contrai-rement à ce que l'on croit souvent, la couleur est bien secondaire. » FIND ART DOC