372 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE cabinet de Loui. qui groupe en tableaux les épisodes de la fable antique, Mader père, dessinateur de l’atelier Dufour, qui en établit les cartons pour la gra-vure. Quatre des sujets figurent au Salon de 5817 sous le nom de Lafitte. Il ne fallut pas moins de quinze cents planches pour graver ces quatorze tableaux qui forment, par leur ensemble, une décoration de quatorze mètres de lon-gueur sur deux de hauteur. On y retrouve toute la gracieuse histoire, telle que la content Lucien et Apulée : Les parents de Psyché consultant l’oracle (2 lés), Psyché enlevée par les Zéphyrs (2 lés), Psyché au bain (4 lés), Psyché montrant ses bijoux à ses soeurs (4 lés), Psyché voulant poignarder l’Amour (2 lés), Psyché aban-donnée (I lé), Psyché recueillie par un pécheur (2 lés), Psyché rapportant un verre d’eau de Jouvence (3 lés), Psyché allant aux Enfers (I lé), Psyché revenant des Enfers (I lé), Réconciliation de l’étuis el de Psyché (3 lés), Hymen de Psy-ché et de Cupi-don (1 lé) (1). Dufour ne renouvela pas ce coup de maî-tre, mais les autres tentures sorties de son métier ne manquent pas de mérite. Je n’en donnerai pour preuve que les Fétes grecques, exé-cutées par Mader père, en 1824, avec huit fêtes diffé-rentes et dont j’ai longtemps conservé une série à peu près complète en grisaille. L’assortiment comprenait aussi une Galerie mythologique (24 lés), La Vengeance de Cérès (2 lés), Apollon et Phaéton (3 lés), Vénus et Diane (2 lés), Les Muses (4 lés), Le Jugement de Péris (4 lés), Le Temps et les Saisons (3 lés). Puis venaient Les Monuments de Paris (3o lés), Les Incas, « paysage historique » en 25 lés coloriés, les Campagnes des Français en Italie, comprenant 3o lés en grisaille : la Traversée du Mont Saint-Bernard, la Bataille du Pont d’Arcole, l’Entrée des Français à Milan, les Français à Rome et le Siège de Naples, naïve imagerie patriotique dont M. Ch. Follot a généreusement enrichi le châ-teau de La Malmaison ; enfin, ces étonnants Paysages de Télémaque dans l’île de Calypso (25 lés en couleur), qui tapissaient la salle à manger de la pension Van-quer où végétait le père Goriot, Quelle galerie dramatique et touchante on pourrait former avec les décors imaginés par cet infatigable Dufour et son gendre, Isidore Leroy! Voici, en grisaille, l’histoire de Paul et Virginie, dessinée en I820 par Brock (3o lés) avec le naufrage du Saint- Géran pour épisode principal ; les Vues d’Italie (3o lés) ; les Environs de Rome (12 lés) et le Paysage turc (12 lés), dont Balzac encadre la fi-gure. de vieille fille de Wh Ca-mard, dans le Curé de Tours. Dans la série co-lorée, les Voya-ges ,d’.Inténor (25 lés), le Pay-sage pittoresque (30 lés), com-prenant la Côte de Normandie, le Mont Vésuve, le Camp arabe, le Camp fran-çais, et vers 1830, Renaud et Arnzide, le Pa-norama chinois (2o lés), les Ri-ves du Bosphore (25 lés), le Pay-sage indien (2o lés). Zuber, non plus, ne restait pas inactif. Mais les documents me manquent pour jalon-ner sa carrière. Je ne connais de lui que le décor Eldorado, datant de 5849, une assez pauvre composition dont une réimpression figurait, l’été dernier, à l’Exposi-tion d’Alsace-Lorraine à Galliera, et les Paysages du Brésil, par Rugendas (25 lés), dont une série complète, encore en place, a été décrite et reproduite par Fernand Roches dans l’Art décoratif de 1912. «La tenture va en se déroulant multicolore, sans répétition, tout autour de la pièce. Avec elle, on traverse des forêts vierges, transparentes de lumière verte et bleu de cuivre, où vivent des sauvages tatoués qui tirent de l,erc sur des perroquets et des léopards. On assiste ensuite, par le plus naturel des enchantements, à je ne sais quelle fantas-magorique conquête des Espagnols. Coiffés de hauts chapeaux, impassibles, de grand style, ils travers LES CAMPAGNI lel., FRANÇAIS EN ITALIE: LE PONT D’ARCOLE (1826). ATELIER DUFOUR, A PARIS. (CUATEAlt DE LA MAL)IALSON). (n) Les planches ont été conservées dans l’établissement de M. Des-fossé, qui en a fait de nouveaux tirages. Mais la dernière impression a exigé tant de frais de réparation et de gravure de planches qu’on n’en fera sans doute jamais d’autres. FIND ART. DOC