36> LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE PETIT GILET EN ‘BRODERIE HINDOUE. soie rehaus-sée de métal l’éclat de leurs vifs coloris. C’est encore un gilet de crêpe de Chine noir, égayé de broderies hindoues toutes blan-ches, dans lesquelles ,ont semés quelques fils d’ar-gent : il suffit àdon-ner au cos-tume le plus classique cette note étrange qui le fera distinguer. Nous ne saurions ici prononcer le mot de kimono, car il évoque la masse de vêtements de ce genre que l’in-dustrie a lancée de par le monde et qui est issue des premières créations de manteaux japonais signés de Babani. Ceux qu’il crée aujourd’hui n’ont plus ‘que la forme du kimono, puisque nous leur en refusons le nom, avec une ornementation qui en fait des pièces uniques, tel celui-ci : en satin noir sur lequel se profile un vieux dessin japonais du xvitte siècle: immense disque orné de cigognes en soie grise avec des tons savamment dégradés s’éclaircis-sant de blanc et d’argent. Nous entre-voyons en-core des chrysan-thèmes rouges splendide-ment éche-CAPE POUR LE SOIR. BRODERIE CHINOISE ET VELOURS. velés sur fond noir, des liliums roses au feuilla d’argent sur un jaune éclatant. Mousmées charmantes, petites poupées d’Asie, qu’il est facile d’évoquer votre grâce mièvre au milieu de ces soies chatoyantes ! I. Près de nous s’étale un manteau qui semble fait pour abriter vos épaules, en tissu strié d’argent très souple imitant le vieux papier de votre pays ; des branches de fleurs l’illustrent ; un col, une bande de velours souple d’un rouge vénitien en soulignent les contours. A nos pieds se froissent d’autres tissus char-meurs : jupes hindoues égayées de tout un envol d’oiseaux, de tout un épanouissement de lotus. Mille souvenirs sepressent encore en foule. Ils m’obsèdent loin de Paris. Est-ce une illusion ? Ai-je bien vécu cette heure de grâce et de féerie ? VÉTEMENT D’INTÉRIEUR EN VELOURS REBRODÉ D’OR. LAURENCE DE LAPRADE FIND ART DOC