364 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE présents royaux aux souverains étrangers, Les Archi-ves du Ministère des Affaires étrangères nous apprennent qu’en 176o, une tenture de huit pièces fut donnée par Louis XV au comte Colloredo, envoyé extraordinaire de l’Impératrice-Reine de Hongrie, à l’occasion du mariage de l’archiduc Joseph ; en 1763, une ten-ture de huit piè-ces égale-ment fut offerte au comte de Viri, am-bassadeur du roi de Sardaigne à la cour de Lon-dres, à l’occasion du traité de paix en 1768, Louis XV fit présent d’une ten-ture com-plète au roi de Da-nemark lors de son voyage en France ; la même année, une ten-ture des Nouvelles-Indes d’a-près Des-portes fit partie, avec un service en porcelaine de Sèvres, d’un présent à l’Empereur d’Autriche. Cette tenture existait encore en 1914 dans la collection de la Cou-ronne d’Autriche. Enfin, en 1782, le grand-duc et la grande-duchessè’ de Russie reçurent, entre autres pré-sents de Sèvres et des Gobelins, quatre pièces de la tenture des Nouvelles-Indes. En 1900, M. Fenaille, l’auteur érudit de l’Inventaire Général des Tapisseries a retrouvé ces quatre pièces à Saint-Pétersbourg dans un palais impérial. Il faut espérer qu’elles y sont encore. En outre des Gobelins, la Manufacture Impériale de Tapis-sertes (le Saint-Pétersbourg, créée par Pierre le Grand, exécuta un certain nombre de pièces copiées sur la ten-ture des Nouvelles-Indes d’après François Desportes. M. Fenaille a/ également retrouvé au Palais du Qui-rinal à Rome une tenture des Nouvelles-Indes en six pièces qui aurait été donnée en 1786 à l’archiduc Ferdi-nand gou-verneur de la Lom-bardie au-tr ichienne lors d’un voy age qu’il fit en Fran-ce. Quel-ques piè-ces des Nouvelles-Indesexis-tent aussi dans des collections particuliè-res en Ita-lie et en Espagne. Cette tenture eut, on le voit, un énorme succès du-rant tout le XVIII0 siècle et le recul du temps ne peut dimi-nuer notre admira-tion pour les mer-..■ mil* 1.-…,.. ….,-,,,grierteallinnArdler …_ — 7 y.Weirlier— »Ffi TENTURE DES NOUVELLES-INDES. – LE CHASSEUR AU REPOS. (MANUFACTURE DES GOBELINS. – XVIII° SIÈCLE). les modèles de François Desportes et veilleux artistes qui les interprétèrent. C’est pour-quoi il faut féliciter les organisateurs de l’Exposi-tion de Beauvais d’avoir réuni dans l’antique cité, si riche déjà de souvenirs historiques et de son renom d’art, un ensemble de richesses nationales qui, à une époque de l’année où les étrangers affluent en France, affirmeront, une fois de plus, aux yeux de tous les visiteurs, la prééminence artistique de la France. ERNEST DUMONTHIER, Administrateur du Mobilier National.