362 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE • • , – • , .. • ,:.• •••■ry.,….■ ove. *ove.% •on,mononr. ,,,rereet,Y.0011,MV,,eo ».•■■ TENTURE DES NOUVELLES-INDES. LA NÉGRESSE PORTÉE DANS UN HAMAC. (MANUFACTURE DES GOBELINS. — XVII le SIÈCLE). Dans cette tenture, les animaux de Desportes, quoique essentiellement décoratifs, ne sont ni légendaires ni fabuleux, non plus que symboliques ou stylisés en des poses de blason conventionnelles; il les saisit parfai-tement, pleins d’expression ou de malice. Merveilleu-sement interprétés par les artistes des Gobelins, ils continuent à vivre intensément, dans un regard, dans un souple bondissement, dans l’ondulation d’une échine ou le dressement d’une oreille. Beaucoup n’ont vu en François Desportes que le peintre un peu conventionnel des meutes royales dont les modèles devaient avoir un pedigree tenant lieu de titres de noblesse. Certes, Desportes — que Louis XIV fit peintre et historiographe de sa vénerie — fut le portraitiste attitré des fières bêtes de race des meutes royales et princières ainsi que des animaux rares envoyés à la ménagerie de Versailles, mais dans les modèles que le peintre exécuta pour les Gobelins, il a donné libre cours à sa sympathie charmante pour les moins héral-diques et les plus humbles bestioles. A côté des paons féeriques, des paradisiers, des aigrettes, des demoi-selles de Numidie, hôtes fastueux d’édens émerveil-lants, le crayon de Desportes, éclectique, esquisse avec le même soin de minutieuse exactitude l’inoffensif cobaye, la timide tortue dont la laideur montre un regard touchant comme de beaux yeux dans un visage ravagé. Dans Le Combat d’animaux où l’intensité de la lutte atteint au carnage et où des gueules menaçantes offrent déjà des regards de vaincus, ne voit-on pas un crabe, insoucieux de l’éternel et sanglant conflit, gagner pai-siblement le rivage de son pas trébuchant ? Nous sommes reconnaissants à Desportes de nous FIND ART DOC