cutcue 1£:4On« (TONNI:1«, LI. SAINT shl.t.:1.,._RL TONNU.KKI.. 0-uNNE). LE SAINCT SÉPULCHRE DE TONNERRE pOUR celui qui voyage dans l’Yonne aux douces collines, Tonnerre est un reposoir attirant. Du plus loin il y est appelé par une église qui lève sa châsse sur un mont, par une haute tour, par un toit géant ressemblant a quelque pyramide fabuleuse. Des pentes agréables, des massifs de peupliers. miroitants, des eaux vives, des amas pressés de maisons aux grandes cheminées, aux vieilles tuiles, une atmosphère vibrante, un relent d’ancienne France, le sollicitent et l’arrêtent. Après avoir admiré comme autant de fleurs, dans la procession des rues, les architectures renaissantes, les églises, le portail merveilleux et ruiné de Notre-Dame, la façade à colonnes de Saint-Pierre, l’Hôtel d’Uzès, l’ancien Baillage et la Fosse Dionne, le visiteur parvient au vieil Hôtel-Dieu, et y trouve l’oeuvre résu-mant l’âme éparse qui s’infiltrait en lui comme un souver nir. Il pénètre dans une vaste salle, nue, austère, profonde, morte, au plafond en forme de cuve, aux poutres, hardiment posées en arbalète, soutenant le toit monu-mental qui l’avait attiré comme un signal ; et là, dans une petite chapelle funéraire aux murs sévèrement humides et monastiques, ménagée sur un des bas côtés de l’édifice, il se trouve en face d’une Mise au tombeau. Les personnages en sont plus grands que nature et prennent, grâce a l’éclairage discret du lieu, grâce aux costumes de leur temps, grâce surtout au génie des sculpteurs qui les tirèrent du bloc, l’imposante réalité d’une résurrection. Et, d’abord, ce sont deux solides vieillards tenant le Christ mort et nu, l’un par les épaules, l’autre par les pieds, et le déposant sur un linceul ouvert ; puis, derrière eux, sur la ligne rigide du second plan, les témoins at-tristés du Saint Drame. Marie-Madeleine occupe le centre,et deux groupes, for-més chacun de deux figures, l’encadrent. Dans celui de droite, c’est saint Jean et la mère de Jésus ; dans celui de gauche, ce sont les Saintes-Femmes portant des vases d’aromates. Nul doute que l’intention « des oeuvriers » n’eut été de fixer les regards sur la Sainte repentie à l’expression compatissante et navrée, qui représente l’amour le plus pur et le plus profond, sous le symbole de la concu-