LA SALLE DES PASTELS DU XVIlle SIÈCLE AU LOUVRE. POUR QUE LE LOUVRE SOIT PARFAIT APRÈS les rudes alarmes qui nécessitèrent l’em-ballage précipité des chefs-d’oeuvre, après les % cavages plus ou moins lointains, les retours en masse, les anxiétés de toute sorte qui précédèrent la réapparition de trésors si cahotés, –• le Louvre est rentré en possession de tout son contenu, et celui-ci, tout compte fait, n’a point souffert. Le contenant, lui, n’était plus au point. C’est étonnant ce que les murs paraissent vieux, qui ont si longtemps supporté de belles choses, quand elles n’y sont plus accrochées ! On s’aperçoit, d’abord, que rien ne peut plus reprendre sa place ancienne. Le temps avait pro-tégé les classements, ou les déclassements, illogiques. Tel tableau qui, jadis, était dédaigné, en vertu des varia-tions de la vogue, réclame impérieusement la cimaise. Tels autres exigent des éclairages qu’on avait différé de leur açcorder ; il les faut changer de salles, les défendre fa) de voisinages hétéroclites. Puis, en vertu de ces change-ments méme, toutes ces vieilles parois se montrent moisies, lépreuses, lugubres, avec leurs damiers de pous-sière et de tons passés. Il suffit d’avoir déménagé et réorganisé un apparte-ment de cinq ou six pièces, pour se représenter l’immense découragement qui doit s’emparer tout d’abord de ceux qui se trouvent en présence d’un ensemble formidable comme celui du Louvre. Il ne faut donc pas s’étonner de la lenteur avec laquelle notre Musée opère sa progressive réouverture. Bien au contraire, il est surprenant que l’activité des Conservateurs se soit manifestée au point de nous rendre déjà un si grand nombre de sujets de nos études ou de nos méditations les plus chères. Songez seulement à ce qui s’offre au public studieux : toute la statuaire antique, toutes les antiquités assyriennes et égyptiennes ; 2′ FIND ART DOC