LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 235 née suivante en Tunisie, où il comptait s’installer pour étudier la vie arabe clans ses aspects pittoresques, Gourdault s’ap-prêtait à réaliser le grand tableau qui hantait ses rêves, La Caravane, et où il résumerait tout ce qu’il savait, ce qu’il avait vu et observé sur cette terre d’Afri-que, lorsque la guerre le rappela. Mobilisé dès les premiers jours d’août, dans un régiment de zouaves, il fut atteint à Ro-clincourt, le 28 décembre, d’un éclat d’obus. Revenu d’un long évanouisse-ment, il se réveilla aveugle ; il ne suc-comba, à Givenchy-le-Noble, que huit jours plus tard, après d’affreuses souf-frances et gardant, clans ses pauvres yeux éteints, le souvenir cruel de tant d’images claires et joyeuses qui avaient illustré sa carrière et fait sa joie de vivre. A la Galerie Rernheint Jeune, l’Exposition Sarluis a fait quel-que bruit, au moins a-t-elle attiré une affluence de visiteurs qui, par leur attitude recueillie, semblaient plutôt des pèlerins. L’auteur, après s’être retranché volontairement, pendant une assez longue période, clans un silence absolu, a visiblement voulu frapper un grand coup. Ce qu’il a montré représente, sans doute, un grand labeur, une persévérance, un effort vers la perfection des forme& une recherche subtile des passages de l’ombre à la lumière. Cet effort est-il bien nécessaire pour aboutir à un résultat assez étrange et un peu troublant, oit n’apparait pas du premier coup la grande originalité. Léo-nard de Vinci, Michel-Ange, Corrège, Raphael, voire même Gustave Moreau se sont aussi adonnés à la peinture et c’est là, pour M. Sarluis, une fâcheuse aventure. Nous avouons pré-férer, dans cet ensemble, les toiles où l’idée et le symbole ne dominent pas tyranniquement, quelques portraits d’une sa-vante enveloppe et des dessins où l’agencement décoratif et l’architec-ture sont souvent d’un effet ingénieux et d’une réelle puissance. ,,e„ On peut encore visiter clans les Galeries d’art parisiennes, chez A gnew, place Vendôme, une magnifique réunion de dessins français et anglais du xvitIe siè-cle, où voisinent des œuvres capitales de Watteau, Fragonard, Hubert Robert. Le-prince, Hopner, Gainsborough, Lawrence, Downmann, etc. ; chez Nunès el Fiquel, l’exposition du peintre Alex. Altmann ; à la Gakrie Sauvage, des ensembles de toiles de Benito, Alfred Lop ; à la Galerie Chaîne el Sintonson, l’exposition du Paris moderne à la Galerie Mansi, l’exposition des peintres de la Bretagne. que les Parisiens ne peuvent demeurer dans la capitale, les ventes reprendront aussitôt ; elles se pressent comme les va-gues de la mer… Voici le tableau succinct des plus im-portantes : 5 mai. — Deuxième vente Hœntschel, avec d’admirables fragments de boiseries, panneaux décoratifs, sièges divers (la troisième vente des boiseries aura lieu en juin dans l’hôtel du défunt ; Lair-Du-breuil, com.-pris.). 6 mai. — Deuxième vente des faïences et porcelaines de M. Papillon (Lair-Du-breuil). 7 mai. — Vente de M. L., composée de rendaient hommage, avait acquis dans le monde des arts une grande autorité. Lui-méme, artiste de talent, sociétaire des Artistes Français, il s’était spécialisé dans l’étude des peintres et dessinateurs du xvine siècle. Admirateur passionné de Watteau, il manqua rarement, en France ou à l’étranger, une occasion d’acquérir des œuvres de son maître de prédilec-tion. Aussi, la collection est-elle plus riche qu’aucune autre (sauf, bien entendu, la Collection Groult) en tableaux et des-sins de Watteau. M. H. Michel-Lévy a connu l’heureux temps où, par exemple, dans la vente Plessis-Bellière, deux admi-rables panneaux de Watteau passaient presque inaperçus et étaient adjugés à un prix qui nous paraît aujourd’hui dérisoire. On s’apercevra, peut-être, que les prix ont changé… La collection comporte des pastels de Perron-neau (dont une merveilleuse réplique du Van Robais, que le Louvre acheta à la vente Dou-cet et qui existe en troisième exemplaire dans la collection Groult); des dessins d’une ex-ceptionnelle beauté, par Frago-nard, Boucher, Gillot, Hubert Robert et, en général, de tous les plus grands artistes du xvitte siècle. Rien n’est indiffé-rent dans cet ensemble et on peut affirmer qu’aucun des ache-teurs de cette vente ne regret-tera l’argent qu’il y aura consa-cré, car la qualité des objets justifie tôus les emballements. 14 mai. — Vente à l’Hôtel Drouot de l’atelier Luigi Loir (Lair-Dubreuil, Marboutin). 15 mai. — Importante vente ‘iniquement consacrée aux tapis-. »1 ies des xvite et xvtite siècles .alerie G. Petit, Lair-Dubreuil, Pauline). 19 mai, — Nouvelle vente de tapisseries dont une belle suite de cinq pièces en Aubusson à médaillons sur fond damassé, un écran en Beauvais, quatre pan-neaux du début de la Renais-sance, deux magnifiques verdures, des tentures de Bruxelles et une importante série de porcelaines de Saxe (Baudoin). 19, 20, 21, 22 mal.— Vente à l’Hôtel Drouot des objets d’art, faïences, porce-laines, meubles composant la succession de la comtesse l3oselli (Lair-Dubreuil, Warin. Paulme). zo, 21, 22 mai. — Vente de tableaux appartenant à divers amateurs, par Char-din, M’atteati, Reynolds, Corot (Bau-doin). 26 mai. — Vente Flanteng (Galerie G. Petit, Lair-Dubreuil). Nous avons donné, il y a quelques mois, un aperçu de ce que contenait cette très importante collec-tion. M. Fr. Fiameng est un artiste sensible à la beauté en quelque temps et sous quel-que forme qu’elle se manifeste. Son éclec-tisme apparaltra dans cette sélection d’oeuvres, souvent de chefs-d’œuvre, des diverses époques et cies divers pays. On trouvera dans cette collection, des ta-bleaux, dessins, tapisseries, sculptures Les ventes de la Saison. I ne fois écoulée la quinzaine de Pâques, période où, quand bien méme l’hier a coutume de se prolonger, il est convenu A. WATTEAU. (VENTE 11E551 MICIIEL-IIVV). beaux tableaux et dessins des écoles fran-çaise, anglaise, italienne du xvnie siècle, de porcelaines de Chine et de Saxe et d’ameublement du xvitte siècle (Lair-Dubreuil). 7, 8, 9 tuai.— Vente de la succession du comte de B., qui comporte des dessins (Huet, Lavreince et une amusante aqua-relle de Le Barbier, représentant la maison de MM< de l3runoy aux Champs-Élysées) ; des tableaux de Boilly, etc. ; une série d'importantes porcelaines de Chine ; dix huit pendules du xvine siècle ; un magni-fique canapé en tapisserie des Gobelins et un nombreux mobilier (Baudoin). 8 mai. — Vente de la Collection Fou-gues-Duparc, composée de beaux ta-bleaux et dessins modernes (Lair-Du-breuil, à la Galerie Petit). 12-13 mai. — Vente Henri Michel-Lévy (Lair-Dubreuil, à la Galerie G. Petit). Nous donnons ici la reproduction de qua-tre des principales œuvres qui figurent dans cette célèbre collection. M. H. Michel Lévy, au goût et à l'érudition duquel tous FIND ART DOC