LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 233 Collection de la Comédie-Française : cinq sépias de Saint-Quentin pour le Ma-riage de Figaro. Aux murs, divers dessins qui n’ont, à vrai dire, pas un rapport immédiat avec le programme de l’Exposition, mais dont la qualité justifie assez la présence dans la salle : goda-ches de Blarenberghe (Coll. de la princesse Jacques de Broglie) ; aqua-relles d’Hubert Robert, Schenau, Pille-ment (Coll, du baron Gourgaud) ; por-trait, par Carmontelle (Coll. du comte de Laborde) ; pastels de Huet et de Boucher (Colt. de la baronne James de Rotschild) . sanguine de Portail (Coll. A. Lehmann). Au centre de la salle, deux vitrines contiennent une amusante collection de cent sept almanachs du xvilie siècle, qui vient d’être offerte par la vicomtesse Savigny de Mau-corps au Musée des Arts Déco-ratifs. La deuxième salle est con-sacrée aux portraits peints : M me de Pompadour, par Drouais (Coll. du comte de Laborde) la comtesse Tolstoi, par Mme Vigée-Lebrun (App. à M. Ar-nold Seligmann) ; le comte Tolstoi, par le même artiste (App. à M. Demotte) ; le dm de Choiseul, par Van Loo ‘(Colt du baron Léonino) ; un por trait d’homme, par Largillière (Coll. du comte de La Rihoi-sière) ; le comte d’Évreux, par Rigaud (Coll. Al. Godillot). Divers portraits par ou d’après Nattier, Aved, etc., proviennent du château de Tugny, dans les Ardennes, magnifique de-meure, autrefois résidence de la famille Crozat, venue par héritage à la famille de Cha-brillan et dont l’ennemi, en se retirant, n’a laissé subsister que des ruines. Au centre de la salle, une vitrine contient sept rarissimes volumes (Coll. H. Beraldi et R. Schuhmann), qui ont fait partie de la bibliothèque de Mesdames de France, filles de Trophées de Heredia (Coll. Lucien Graux). Aux murs sont suspendues d’admira-bles aquarelles de Daumier (Coll. du comte de Gramont, de M. E. Cognacq) ; de Constantin Guys (Coll. du baron Gour-gaud, de J. Beltrand et de M. Gabriel Thomas) ; des sépias de Victor Hugo (Coll. Lefèvre-Vacquerie) ; une aquarelle d’Eugène Lami, représentant Alfred de Musset (Coll. de la Comédie-Française) ; l’affiche originale, par Toulouse-Lautrec, pour le Cabaret Bruand (Coll. de Mme Pierre Baudin); un pastel de Degas, le portrait de Duranty dans sa bibliothèque entr’ouvre de nouvelles galeries. Le pu-blic est maintenant admis dans les salles du mobilier et dans les anciens cabinets de dessins, dont les murs sont provisoire-ment garnis par les grands chefs-d’oeuvre de la peinture. En dehors de la joie qu’on éprouve à retrouver ces vieux amis, dont la réapparition signifie que la paix est proche, on apprécie, à les voir exposés dans de petits cabinets, à causer en tête à tête et, pour ainsi dire, familièrement avec eux, leur étonnante beauté, beau-coup mieux que lorsqu’ils sont épars dans (le vastes galeries aux murailles trop chargées et aux plafonds démesurés. On constate, en Louis XV, dont on peut voir ici les portraits, par Heinsius (Coll. Wildenstein). La troisième salle renferme une quinzaine de vitrines où M. Henri Beraldi a montré une partie des inépui-sables richesses de ses portefeuilles et qui constituent, pourrait-on dire, l’histoire de la vignette à travers deux siècles de notre art. Les autres vitrines sont réservées aux artistes modernes. Plus de quarante vo-lumes, dont la première page s’orne de dessins originaux des plus grands artistes de notre temps, donnent un aperçu de l’inestimable bibliothèque constituée par M. Arthur Meyer. Puis, ce sont des des-sins de Gustave Doré (Coll. Michel Doré), de Raffet et de Deveria (Coll. Achille Fould, Rahir et princesse Murat) ; de Bernard Naudin, pour les Histoires extra-ordinaires d’E. Poè (Coll. Hellen et Pelle-tan) ; l’album de Mérimée (Coll. du comte de Laborde) le manuscrit -original des H. FRAGONARD. (VENTE ,IENR1 MICIIEL-LEVV). (Coll. Ed. Jonas) ; le portrait à l’huile de Forain par lui-même et un beau dessin de Joyant (Coll. A. Godillot); deux pein-tures de Gustave Moreau (Coll. E. Co-gnacq) ; des toiles de Carrière, etc., etc…. Après s’être laissé prendre à la presti-gieuse séduction de l’Exposition ita-lienne, éblouir par l’éclatante somptuo-sité de la section espagnole, étonner par la hardiesse très moderne de la Yougo-Slavie, on pénètre avec joie et recueil-lement dans les trois salles françaises où règne une atmosphère d’art raffiné et où flotte comme un vague parfum de bibliothèque. Au Louvre. Peu à peu, notre Musée National re-prend sa physionomie d’avant guerre et détaillant de près nos plus belles toiles de Titien, Léonard, Raphaël, Rembrandt, Watteau que le Louvre possède des tré-sors inouïs. Une nouvelle salle est con-sacrée à la donation de la marquise Arconati -Visconti, née Peyrat. Cette grande bien-faitrice de nos musées avait déjà, au mois de décembre der-nier, fait don à la Belgique, en reconnaissance du service éminent que celle-ci avait ren-du à la France dans la guerre, de son manoir de Gaasbeak, célèbre dans l’histoire de ce pays et dans lequel elle avait réuni un véritable musée de la Renaissance. Sa dernière dona-tion au Louvre, à laquelle un article spécial sera consacré dans cette revue, comprend une merveilleuse série d’objets d’art italiens et français des xve et xvie siècles, bois sculp-tés, marbres, tableaux et des-sins, meubles, ferronneries, cuirs, etc. Une salle est aussi consa-crée au nouveau don, fait par M. Jacques Zoubaloff, de précieuses oeuvres de Barye, M. Zoubaloff qui, on le sait, est coutumier de semblables gestes, a complété son envoi, la veille même de l’inaugu-ration, par l’offre spontanée d’une des plus belles toiles de Corot : Intérieur de la Cathé-drale de Sens, qui apporte une note inédite dans la série des oeuvres de ce maitre que possède déjà le Louvre. Quant aux pastels de La Tour, du Musée de Saint-Quentin, ils devaient être montrés au Louvre le 20 avril dernier, mais