LA RENAISSANCE-DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE apprivoisé par Paris, mais dont la province d’origine conserve quelques oeuvres monumentales en ses palais et ses églises. . Le grand représentant de l’École andalouse, c’est Gonzalo Bilbao Martinez, dont le célèbre tableau, Les Cigarières, occupe un panneau d’honneur à l’Exposi-tion. Il suffit d’examiner cette vaste composition, qui synthétise, en quelque sorte, l’oeuvre du maître, pour se rendre compte que ce réaliste sait rester un traditionnel, Sa palette est généreuse de pâte, chaude de ton ; la lumière de Séville ne connaît pas les bleus froids : elle brille ; le soleil radieux intensifie toutes choses, il répand une impondérable poussière d’or sur les choses. Aussi, voici des vermillons purs, des laques purs, des violets cobalt, et puis des gris fins, qui laissent chanter les ocres répandus partout, un peu rougeâtres, — car c’est la « terre de Séville », une matière picturale que nous ne connaissons pas ici. Moins virtuose que Sorolla, Gon-zalès Bilbao est plus intellec-tuel, il sait être poète à l’oc-casion. Son oeuvre comprend aussi de beaux portraits, des scènes de tauromachie et des majas » qui rappellent, avec une interprétation rajeunie, les curieuses toiles recélées dans maintes collections parti-culières d’Andalousie, contem-poraines de Vicente Lopez, de. Goya et de Gutierrez de la Vega. Le triple envoi de Federico Beltran attire notre attention : c’est un moderne et c’est un symboliste ; comme Anglada, il aime de jouer avec les cou-leurs rares, et vous admirerez les profonds cobalt de la nuit étoilée, derrière le corps pâle de la Maja maudite, en étrange harmonie avec les verts foncés de la draperie. Mais la Maja n’est pas seulement une perle de nacre sertie de sombres pierreries : par l’arabesque onduleuse, par le geste hiéra-tique, et surtout par l’expres-sion tendue et ardente du regard, cette féline créature symbolise la Luxure, celle que chanta Baudelaire, et surtout *Albert Samain, dans les stro-phes fameuses qui nous vien-nent invinciblement à la mé-moire. Ces qualités de peintre et de penseur se retrouvent dans les portraits de Beltran, mais muées en élégance : ainsi pour la Duchesse de la Trémoille et Mme de S. C. (la fille du professeur Albarran, dont la délicate harmonie violette, rosée et mysosotis semble avoir SOROLLA Y DASTIDA. – Pi:CIREUSES DE VALENCE. FIND ART, ,DOC