218 LA RENAISSANCE pE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES 1W TUNE Portici, avait mis le comble à sa ré-putation. Théophile Gautier disait de lui : (t C’est Goya retouché par Meis-sonier ! » Tel n’est pas notre avis ; Fortuny ne tombe pas dans la miè-vrerie ; même dans ses petites toiles, même dans celles où la dimension des personnages relève presque de la mi-niature, sa touche demeure large ; il ne ■( fignole »jamais, il peint. Fatalement, son grand succès devait susciter beaucoup d’émules ; mais la route était péril-leuse : il fallait un vrai prestidigitateur pour allumer chaque jour un pareil feu d’artifice, et bien des jeunes artistes s’y brûlèrent les ailes. On n’imite point celui de qui la grâce légère et instable cherche sa voie dans tous les genres et qui n’a pas encore récolté la moisson superbe qu’on serait en droit d’attendre de sa maturité. L’Ex-position espagnole nous montre quel-ques-uns de ses disciples : Ximenes Aranda, dessinateur scrupuleux ; Emilio Sala, Francisco Domingo, et Pal-maroli, dont la Chapelle Sixtine présente un grand intérêt. Il serait intéressant de mettre à profit le séjour à Paris de cette vaste toile, pour examiner dans quelle En haut .10Se PISAZO • MARTINEZ. I En bas : FEDEnico BELTRAN. — PORTRAIT DE LA L’Ut I∎1 LA ÉNIOILLE. mesure le Directeur de l’Académie espa-gnole à Rome aura pu être influencé par Ingres. Les artistes que nous venons de citer se préoccupaient fort peu des décou-vertes techniques dues aux impres-sionnistes et des idées nouvelles dont il convient tout de même que la pein-ture soit le reflet indirect, ou tout au moins avec les-quelles elle doit se trouver en harmo-nie. Mais, bientôt, des nouveaux venus surgirent, qui entrè-rent résolument dans la voie du modernisme. Trois noms nous parais-sent résumer cette tendance : Sorolla y Bastida, Zuloaga et Anglada, avec, d’ailleurs, des tem-péraments et des manières bien dis-tinctes. Sorolla, qui vint étudier à Paris, s’y rendit compte des recherches passion-nées de la nouvelle École vers une autre expression de la lumière et de ses reflets. Troublant problème et qui, s’il laisse l’Idée quel-que peu à l’écart, étreint cependant l’art pictural tout entier dans un hardi corps à corps. Le peintre espagnol fut séduit tout d’abord par Bastien-Lepage et sa manière blonde, en contraste avec le ART DOC