LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE 213 LA NAJA ET LES INCONNUS. (TAPISSERIE!: In SANTA BARBARA), raison. Il sera préférable et plus profitable de comparer les quatre cartons originaux exposés dans la salle de peintures, et les tapisseries mêmes avec leur vibration, leur clarté inattendues. Auprès de ces tissus de pétales de fleurs, les cartons peints se montrent d’une tonalité extrêmement soutenue, pour ne pas dire sombre. Assom-brie, je crois, serait plus exact. Le temps a exercé son ‘action sur les peintures qui, sorties du pinceau de Goya, devaient être d’une acuité, d’une luminosité extraordi-naires, si on en juge par ce que l’esprit peut reconstituer de frais et de tranché sur la patine, dans le portrait, par exemple, de la reine Marie-Louise. D’ailleurs, il y a un témoignage fort intéressant, à l’exposition même, de cette vivacité originelle de la peinture avec la copie inter-prétée que fit Fortuny d’un portrait de la même souve-raine. Cela suffira pour nous convaincre. Quant aux tapis-series, qui gardent la fraîcheur même du début, tant soit peu évaporée toutefois, ce qui n’en donne que plus de charme, cette fraîcheur s’explique parce que cette suite n’est que rarement déployée. Ainsi s’expliqueront aussi LA PARTIE DE CARTES. les différences que pouvaient vous transmettre vos sou-venirs si vous avez vu celle des trois suites qui orne les salons de l’Escurial. Il y aurait beaucoup à dire encore sur Goya, et il y aura toujours à dire. Mais c’en est assez pour le moment. Tout au plus pourrons-nous ajouter que l’étude sera intéressante pour vous de ce que ce maître peut avoir exercé d’influence sur l’école espagnole contemporaine qui est passée en revue d’autre part. Ceux mêmes qui osaient admirer Goya il y a une tren-taine d’années, considéraient encore comme ne se ratta-chant à aucun de ses devanciers, celui qui, pourtant, disait : a Je dois tout à la nature, à Rembrandt et à Velazquez. R Pour eux, c’était comme une espèce de météore. Mais il n’y a pas de météore dans l’art, où tout est évolution et logique. Et quand même, ce serait ce météore à la lumière duquel serait éclairé tout le vivàee et riche talent de la moderne Espagne. ARSÈNE ALEXANDRE. –