200 LA RENAISSANÇE DE L’ART 1.1■ SÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE ETTORE TITO – L’INAUGURATION DU CAMPANILE RELONSTRUIT. (GALERIE D’ART MODERNE, ROME). citions d’ombre et de lumière, évoquent bien la Venise nocturne telle que je la vis pendant la guerre, lorsque la seule lueur blafarde de la lune donnait tant de relief aux architectures de la place Saint-Marc : c’était la Venise d’avant le gaz et l’électricité, celle que connurent les noctambules d’autrefois, les amants et les poètes, Casa-nova, Byron ou Musset. Brass, avec sa Place Saint-Marc inondée et sa Fête du Redentore, Milesi, avec son Mariage et son Traghetto, valent plus par l’anecdote que par le métier. La Place Saint-Marc sous la pluie, de Fragiacomo, d’une si fine lumière, est d’un tout autre art. Mais le maître incontesté de cette École vénitienne est Ettore Tito, trop connu, d’ailleurs, pour que j’aie à insister sur sa merveilleuse facilité, son don de saisir le mouve-ment et la vie, la richesse de sa palette, sa lumière blonde où revit toute la magie dés atmosphères de Venise. Mieux que sa grande toile représentant l’Inauguration du nou-veau Campanile, que sa Pêcherie ou sa célèbre Gomera, mieux aussi que le plafond qu’il peignit pour le pavillon de Venise à l’exposition de Rome, j’aime les toiles plus restreintes où il se borne à fixer un moment de la vie vénitienne, un coin de lagune ou de plage, une rue toute grouillante de ces bambini, que nul ne peignit avec plus de verve et de vérité. A côté des Vénitiens, les visiteurs remarqueront quel-ques toiles où d’autres artistes italiens ont traduit leur vision de Venise. Ce n’est pas la meilleure partie de l’ex-position et il ne faudrait pas vouloir juger, d’après ces quelques tableaux, la peinture italienne contemp FIND ART DOC