I 1 RENAISSANCE 11F 1 ‘ART FRANÇAIS FT 1/FS INDUSTRIF’, 1/F 1 l’XF J.-I3. PIAZZETTA. – PORTRAITS DE FAMILLI (COLLECTION DE M. AUG, LURATI, SAN REMO). Longhi manque de cette élégante morbidezza qui fait le charme de Guardi. Ce petit peintre ambulant a laissé une oeuvre qui est en peinture l’analogue de ce que Verlaine créa dans le domaine de la poésie… Mais, les roses, les blancs, les noirs de Longhi, sont des roses, des blancs et des noirs de chez le fabricant de soieries; ceux de Guardi ne viennent de chez aucun marchand. Longhi n’est pas un grand peintre; c’est un petit maître. Mais il a le sens du pittoresque, sa sincérité, son esprit amusé, souvent son inexpérience. Il ne place point ses person-nages sur la table à modèle avant de les peindre. Il les fait de plain-pied, nez à nez, de là vient cet air qu’ils ont presque tous de manquer de jambes à la maison. Au plein air, avec le domino à grandes et brillantes cassures, la pèlerine de dentelle noire, le masque blanc à nez pointu, l’étroit regard en amande, les silhouettes gagnent en élégance, l’incognito leur prête la grâce du mystère, l’attrait de l’inconnu… Et sur les fresques du passé où l’imagination erre, cette mascarade avec son rictus de vélin blanc, continue à passer éternellement, énervée et funèbre, aux accords de ses musiques éteintes dans l’oubli. ALBERT FLAMENT.