194 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE ALESSANDRO LONGHI. – PORTRAIT DE GENTILHOMME, (APPARTIENT AU BARON GEORGIO FRANCIIETTI, VENISE). n’est jamais fait, et que l’incurie des domestiques, l’in-différence des maîtres ont rendu impropre à toute réception. D’anciennes et respectables vertus, la douce monotonie des provinces, se révèlent avec Chardin Longhi nous introduit à l’improviste chez des particuliers qui n’ont que le plaisir en tête et ne se-ront jamais visi-bles qu’à l’instant où, faisant leur toilette, ils se pré-parent à sortir. Des soubrettes dé-lurées, des vieilles femmes qui en ont beaucoup vu et dont l’indulgence est infinie pour tous penchants des sens et du coeur, s’empressent au-tour de jeunes femmes vêtues de rose… Celles-ci lè-vent les bras pen-dant qu’on les attiffe et leurs gens tournent au-tour d’elles en ja-cassant.Maitres et valets sont mêlés dans une promis-cuité sans nuances. Les gages ne doi-vent jamais être payés et l’on a l’impression que, la faim venant, tout ce monde ga-lonné et ramagé mangera dans la même écuelle. Pietro Longhi ne s’est jamais avisé du disparate que présentent les moeurs autour de lui, il ne les criti-que point, il ne pa-rait pas y mettre d’ironie, mais seu-lement une grande jovialité. Il lui plaît que son temps se passe en carnaval, en fêtes de toutes sortes et que la vie de ses contem-porains s’écoule, nonchalante et décousue, dispersée à tous les spectacles qui s’offrent au coin des rues et que donnent les patriciens et les charlatans. Dans les scènes que les voyageurs accidentels, comme les familiers de Venise ont pu voir au musée Co FIND ART DOC