190 LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE • 1•111111■111111111K_ PIAZZETTA. – PAYSANNES AU MARCHÉ. (AC.DEMIE DE VENISE). La Rosalba ne se soucie pas plus d’être véritable que ses modèles ne se soucient d’aucune vrai-semblance. De-hors, et les trois quarts de l’année, ils sont masqués. Le matin, ils dor-ment; le soir, re-gardez-les, sous la poudre qui donne aux crânes de tout âge même nuance, même re-flet : le signe de la décrépitude, le cheveu blanc est devenu un fard. A celui-ci, d’autres viennent s’ajouter, le rouge, dont on use im-modérément, les mouches, le ma-quillage des yeux, que la cendre bleue agrandit. Comment faire quelque différence entre la brune et la blonde, la matrone et l’in-génue? Le corset guinde la taille, la dentelle dissimule l’absence de galbe ou habille adroite-ment l’opulence de certaines formes. Pour personne, à aucun moment, à une époque où le bain est en si échos répéter indéfiniment ce cou-cou moqueur inventé piètre usage, une femme élégante n’apparaît dans la au >ville siècle et qui symbolise encore aujourd’hui réalité de ses charmes, avec la saveur du fruit que toute l’impatience gamine, la fièvre de plaisir, le petit le soleil ambre, que perle la rosée et qui donne appétit agacement continuel des sens, le besoin de mon- aux sens. ‘rer et de promettre, puis de dissimuler, — coucou, Sur l’éclat du jour, les rideaux de brocart sont tirés; — de jouer, jusqu’à satiété, jusqu’au rire inextin- le lelse de la gondole est capitonné, clos, fermé; jamais guible, jusqu’aux larmes, jusqu’à l’éclampsie. le rayon du soleil ne brûle cet épiderme macéré dan FIND ART, DOC