Ibo LA RENAISSANCE DE L’ART FRANÇAIS ET DES INDUSTRIES DE LUXE S. RTCCI. — DIANE ET CALYSTO. (ACADÉMIE DE VENISE). tions et la variété des ruines, qui en font un artiste plus sérieux et plus original que les paysagistes de Bellune ; ses personnages sont mieux indiqués que ceux de Zuc-carelli et de Zaïs. n a une chaleur de ton que ces peintres, sauf parfois Marco Ricci, n’ont point. Aussi, malgré l’invraisemblance que donnent parfois les ruines à ses paysages, la nature y apparaît avec une assez grande vérité et semble y revivre avec force, ce qui ne se produit pas dans les œuvres purement conventionnelles de ses contemporains, élèves de Ricci qui visent au dramatique ou au gracieux et aboutissent souvent au théâtral et au vulgaire. Comme peintre de Venise, il se montre pré-curseur de Canaletto et de Guardi (r). Gregorio Lazzarini (1654-174o), peintre de talent, mais au coloris un peu terne et triste, avait peint, en 1691, dans la Charité de S. Lorenzo Guisliniani, un décor d’architectures disparates ; il eut l’honneur insigne d’être le maître de Giambattista Tiepolo. (I) Magni ficienlores selectioresque urbis venetiarum prospectus, quos ohm Mithael Dfariesehi vendus pittor el architectes in plerisque tabulis depinxit. Tiepolo naquit à Venise en 1696 ; tout en-étant encore (g un grand artiste de la Renaissance » (1), il garda les qualités qui caractérisaient, à la grande époque, l’École vénitienne et, en particulier, Véronèse, son modèle préféré: le coloris lumineux et brillant, l’amour des beaux cor-tèges, le goût des riches architectures. Mais il sut égale-ment imprimer à son oeuvre son cachet personnel et celui du xville siècle. La légèreté avec laquelle il jette la plupart de ses figures sur le mur ou sur la toile n’est pas le résultat de la hâte ; on sait, au contraire, que l’artiste faisait preuve d’une conscience rare, travaillant d’après nature, étudiant et copiant les maîtres du dessin ; sa légèreté est bien plutôt la conséquence de l’esprit général du xvIIIe siècle, le même qui donnera à Guardi sa délica-tesse de touche. L’esprit règne en maître dans son oeuvre, comme dans celle d’un Fragonard ou d’un Watteau, par exemple. Tiepolo est essentiellement décorateur et tout chez (s) Salomon Reinach : APoilo, p. lia. FIND ART DOC